Un nouvel EP hétéroclite pour Kirouac et Kodakludo

Kirouac et Kodakludo reviennent en force avec leur nouveau projet Amos, un EP conceptuel inspiré de la série de livres Amos Daragon, qui plane entre le cloud rap, la pop, le trap et les sonorités jazz. Effleurant à peine les quinze minutes, Amos se digère sans peine et regroupe des chansons qui se réécoutent à maintes reprises.

Les cinq chansons aux apparences hétéroclites sont unies par le biais des cinq éléments des livres : la terre, l’eau, le feu, l’air et l’éther, ce dernier permettant de fusionner tous les éléments. En primeur: un extrait de la pièce TERRE.

Le concept du EP est clair : les paroles, la mélodie et l’ambiance de chaque morceau varient selon l’élément naturel auquel il se rattache.

Si le dernier EP Wesh était uniforme et homogène dans ses sonorités hip-house et lo-fi, avec ses chansons plus feutrées, Amos, lui, propulse dans un univers riche et habité. Le duo d’artistes installe un déséquilibre continuel en alternant d’ambiance à chaque morceau.

Le EP se promène entre le cloud rap de l’envoûtante chanson AIR et les résonances trap de la chanson plus sombre, FEU. Le pop-rap entendu dans EAU trouvera, quant à lui, forcément le moyen de se glisser dans les radios commerciales avec le solo de guitare jazz qui conclut l’opus de manière envoûtante. En voici un extrait. 

« J’ai investi quatre fois plus de temps sur ce EP [que sur le dernier]. Je pouvais passer des heures sur le même beat », confie Kodakludo, qui s’occupe de la production musicale. Le projet est plus soigné que les précédents et, concept oblige, permet au beatmaker d’effleurer une palette de styles nettement plus variée en présentant un projet qui ne pourrait être étiqueté à un seul genre musical.

« Le concept d’album en musique est plus important que de sortir des singles », croit le rappeur Kirouac. Les deux étudiants en cinéma à l’UQAM tiennent à raconter des histoires dans leurs créations. « J’ai le goût de produire quelque chose qui a un début, un déroulement et une fin », précise Kirouac.

Un concept singulier

« Amos Daragon, ça m’a marqué vraiment hard », souligne Kirouac. « Quand j’ai commencé à rapper, je rêvais de faire un album avec douze titres ayant les thématiques des douze tomes d’Amos Daragon », explique-t-il.

Il a toutefois constaté qu’écrire une chanson inspirée de La cité de Pégase, l’un des livres de la série, restreint un peu la créativité et qu’il était plus judicieux de s’en tenir aux éléments naturels. Quant à Kodakludo, il dit avoir à peine feuilleté un roman de Bryan Perro, l’auteur de la série, mais avoir tout de même joui d’une liberté de création selon les cadres imposés par le concept.

Amos a été dévoilé pour la première fois dans son entièreté le 12 janvier dernier au théâtre Rialto, dans le Mile-End. Les deux artistes ont constaté que FEU est un véritable succès et que la chanson promet d’être l’un des moments forts lors des prochains spectacles, tel que l’avaient espéré le duo d’artistes.

Le «beatmaker» Kodakludo | PHOTO LUDOVIC THÉBERGE

Sans grande surprise, Back et Bixi, deux de leurs anciens titres, ont avivé le parterre du Rialto et, au bonheur de Kirouac et de Kodakludo, AIR semble déjà appréciée par le public puisqu’il était possible de l’entendre chanter le refrain « Flotter ! » à l’unisson.

« C’est complètement malade qu’il y ait des gens qui se déplacent pour voir les shows et qui connaissent les [paroles] », confie Kodakludo, visiblement abasourdi par la montée en popularité de leur musique.

Les deux artistes se produiront le 8 février prochain au Bain Mathieu en compagnie du groupe LaF et O.G.B, une semaine après la sortie officielle d’Amos.

photo: LUDOVIC THÉBERGE MONTRÉAL CAMPUS

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