Grâce à la candeur enfantine qu’elle capte à merveille, Christine Chevarie-Lessard présente le monde difficile du ballet avec un baume chaleureux dans Point d’équilibre.
Diplômée en communication à l’UQAM, Christine Chevarie-Lessard a toujours eu un penchant pour « les disciplines sportives et artistiques », de son propre aveu. C’était donc de circonstance pour elle de s’infiltrer dans l’enceinte de l’École supérieure de ballet du Québec afin de montrer les dessous de l’apprentissage du ballet.
Point d’équilibre suit le parcours scolaire de trois jeunes filles et d’un jeune homme, tous confrontés aux mêmes obstacles pour atteindre leur rêve, encore embryonnaire du haut de leurs 13 ans, de danser de façon professionnelle.
« Aujourd’hui, le professeur m’a dit que j’avais des ailes de cigogne », relate Cho, un jeune danseur qui doit mettre les bouchées doubles en entraînement pour compenser sa faiblesse : ses bras, longs et faibles, ni gracieux ni musclés.
Avec des plans lumineux, mais très classiques de pratiques de danse ou du quotidien de la vie scolaire, le film est composé majoritairement de narrations juxtaposées des quatre enfants. Point d’équilibre prend près de la moitié du film avant de nous proposer des thèmes véritablement accrocheurs tels que la peur de l’échec, l’anxiété de performance ou la passion pour la danse.
Voulant toucher à tous ces thèmes, le film les effleure de nombreuses fois tout au long du film, mais ne parvient pas à les développer totalement faute de scènes pouvant témoigner de la réalité dont parlent les enfants. Point d’équilibre laisse sur sa faim, avec cette drôle d’impression d’absence de second niveau de réflexion, ce sentiment qu’on reste en surface du début à la fin.
Une âme d’enfant
C’est la présence des enfants, avec leur énergie et leurs réflexions candides, qui donne toute sa saveur au film. De Camille et son problème d’hyperlaxité à Emma et son audition pour les Grands Ballets canadiens, la façon qu’ont les quatre enfants de parler du quotidien est l’âme du documentaire.
Leur énergie et leur naïveté se répercutent dans leur manière de traiter des petites surprises du quotidien. « Quand tu reçois tes premières pointes à toi, c’est comme magique », affirme Emma en se hissant sur la pointe des pieds. « Tous les gars de ma classe font trois tours sur eux-mêmes, moi j’en fais deux avec beaucoup de chance », raconte Cho.
« Tu veux arrêter, mais tu ne peux pas. Arrêter ce serait lâche », explique le seul garçon du quatuor qui est aux prises, cette année-là, avec le dur choix de laisser tomber ou non son rêve causé par ses faibles performances, un aspect très touchant du film dont on aurait demandé à voir beaucoup plus.
Le film présente parfois quelques extraits impromptus de dessins animés ou d’effets spéciaux très enfantins qui, à défaut d’être constructifs, renforcent l’impression d’un monde enfantin et coloré. Ce sont sans doute ces scènes très attendrissantes où Camille et son amie jouent avec des figurines ou se lancent des boules de neige en jouant dehors, ou celles où plusieurs filles se font des tresses en parlant de danse, qui font toute la beauté de ce film imprécis.
photo: OFFICE NATIONAL DU FILM
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