Les Citadins errants

L’emplacement de l’UQAM au centre-ville de Montréal apporte son lot de difficultés à l’administration, qui doit trouver un domicile aux équipes sportives, souvent hors du Quartier latin.  

Alors qu’une équipe de hockey des Citadins pourrait voir le jour dès septembre 2020, les pratiques et les rencontres seraient jouées à l’aréna Michel-Normandin, situé près de la station de métro Crémazie. « On cherchait un endroit où on pouvait avoir assez d’espace pour accueillir un grand nombre de spectateurs et Michel-Normandin correspondait à nos besoins », affirme l’agent de recherche et de planification du Centre sportif de l’UQAM, Daniel Méthot.  

« Le défi du centre-ville est le fait qu’il n’y ait pas d’infrastructure sportive dans un rayon de cinq kilomètres qui correspond à ce que l’on cherchait », explique-t-il, en précisant que la majorité des sites environnants sont des immeubles résidentiels ou des tours à bureaux.

L’UQAM louerait l’aréna, ce qui représenterait un avantage considérable. « Cela coûterait moins cher et nous permettrait d’éviter l’entretien de l’établissement », selon M. Méthot.

Le coordonnateur des sports souligne toutefois qu’il y « sera difficile de se sentir à la maison », car louer une glace entraînerait plusieurs restrictions dans la configuration de l’horaire et empêcherait du même coup l’UQAM d’afficher ses couleurs sur la patinoire, car d’autres équipes pratiquent au même endroit.

Autre sport, même réalité

Au soccer, l’entraîneur-chef de l’équipe féminine, Alexandre Da Rocha, ne voit pas ces contraintes géographiques du même œil. « En théorie, non, ce n’est pas chez nous. Toutefois, est-ce qu’on changerait présentement d’endroit pour avoir notre terrain plus proche ? Je ne pense pas », indique-t-il.

L’équipe de soccer de l’UQAM joue présentement ses matchs sur le terrain synthétique du stade Saputo et possède son vestiaire officiel situé au centre Pierre-Charbonneau, à quelques pas du métro Viau et du Parc olympique. « On a le plus beau terrain de la ligue, soutient l’entraîneur-chef. Nos vestiaires ont même les noms des joueuses écrits dessus, faisant en sorte qu’on se sent véritablement à la maison. »  

Il ajoute que si l’équipe pratiquait sur un terrain près du campus, elle perdrait les avantages liés au vestiaire, au stationnement et au bureau sur place que leur offre l’emplacement actuel.

Une accessibilité priorisée

Lorsque vient le temps de choisir l’établissement sportif le plus adapté aux équipes, « on demande de grands espaces qui sont à proximité du transport en commun et qui sont adaptés aux besoins des étudiants et des équipes », expose la professeure en études urbaines à l’UQAM, Florence Junca-Adenot.

La localisation du terrain de soccer de l’UQAM apporte de nombreux avantages à l’équipe, surtout en matière de transport, selon M. Da Rocha. « On a des passes de stationnement au centre Pierre-Charbonneau, situé tout près du métro [Viau], alors les joueuses peuvent se stationner, marcher jusqu’à la station et se rendre à l’école en transport en commun. »

Pour Florence Junca-Adenot, qui a contribué à la construction de plusieurs pavillons de l’UQAM au centre-ville et occupé plusieurs postes administratifs depuis 1971, la construction d’établissements sportifs près du campus ne devrait pas être une priorité et louer demeure la meilleure option pour les équipes sportives. « Avant de mettre de l’argent dans la construction de ce genre d’établissement, il faudrait se concentrer sur nos centres de recherche, sur les bureaux et les salles de cours », lance-t-elle.

photo: FLORIAN CRUZILLE MONTRÉAL CAMPUS

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