ESG UQAM, Spotted: UQAM, Coop UQAM, BASH UQAM : tous ces groupes ont un point en commun, ils portent l’abréviation de l’Université du Québec à Montréal. Certains ont l’autorisation, d’autres non. « UQAM » est-elle une marque déposée ou est-ce que tous peuvent revendiquer son utilisation ?
Il y a des règles à suivre afin de porter le nom de « l’université du peuple ». Selon l’article 2.3 du règlement 11 relatif à l’utilisation par des tiers du symbole de l’UQAM, une personne externe n’a pas le droit d’utiliser le nom de l’Université, sauf sur autorisation du comité exécutif, entre autres.
L’UQAM interdit de même toute utilisation de son nom par des entités extérieures d’une façon qui serait « de nature à créer de la confusion ou qui laisserait supposer de façon erronée une quelconque appartenance à l’Université. »
L’extrême gauche et l’UQAM
L’UQAM a entrepris des mesures envers le Bloc antifasciste de surveillance contre la haine de l’UQAM (BASH UQAM) pour que ce regroupement d’extrême gauche cesse d’utiliser son nom lorsque le Montréal Campus lui a appris son existence. Sans préciser la nature des démarches, la directrice de la division des relations avec la presse de l’UQAM, Jenny Desrochers, affirme que l’Université « se dissocie totalement de ce groupe dont les valeurs ne correspondent en aucun point à celles de l’Université et nuisent à son image ».
Le groupe antifasciste a vu le jour en octobre 2017 afin de mobiliser les étudiants du campus vers la grande manifestation contre la haine et le racisme du 12 novembre 2017. Les membres sont tous des Uqamiens de différentes facultés.
Selon eux, toute personne étudiant à l’UQAM « est légitime » de porter le nom de l’institution, dont les associations d’étudiants non officielles. C’est pour cette raison qu’ils le font. « Nous considérons que l’UQAM est une communauté avant d’être une institution », lance un représentant du BASH UQAM, qui a préféré conserver l’anonymat pour éviter quelconques représailles de l’administration.
La forme de leurs revendications ? « Nos actions », affirme le groupe. Elles consistent à contrer la propagation des discours et des actes haineux (racistes, homophobes, transphobes, misogynes, etc.). « Nous organisons des événements avec d’autres groupes de l’UQAM ainsi qu’avec d’autres groupes similaires sur d’autres campus », ajoute-t-il, sans en dire davantage.
« Nous visons, un peu comme tous les groupes antifascistes, à surveiller le campus, effacer les traces de discours, de collants ou de graffitis haineux et racistes, affirme le représentant. Nous voyons à ce que l’UQAM soit plus sécuritaire pour la communauté, dans toute sa diversité. »
Pas nécessaire de s’en dissocier
Le représentant étudiant sortant sur le conseil d’administration de l’UQAM Samuel Cossette ne croit pas qu’il devrait y avoir quelconques « mesures » contre le groupe puisqu’ils ne « posent pas d’actions au nom de l’UQAM ». « Je suis content de voir qu’il y a des groupes antifascistes au sein de l’Université pour contrer la montée de l’extrême droite, affirme-t-il. Si [l’UQAM] tient absolument à se détacher de tout ça, c’est de dire qu’ils ne représentent pas l’institution. »
En revanche, l’animateur du Groupe biblique universitaire de l’UQAM (GBU UQAM), Tommy Gagnon, affirme qu’il ne voit pas de problème à porter la « marque » de l’Université, car elle n’est pas leur identité propre. Il vient « plutôt préciser [leur] lieu de rencontre habituel ». Selon lui, certains groupes étudiants reconnus ou liés à l’UQAM « affectent l’image de l’UQAM », sans même porter le nom du campus.
Samuel Cossette croit que l’UQAM aurait avantage à intégrer les valeurs de groupes comme le BASH UQAM plutôt que de s’en dissocier. « Je ne m’attends pas à ce que les valeurs du groupe reflètent complètement celles de l’Université, mais j’ose espérer que, dans les valeurs de l’UQAM, on y retrouve l’antifascisme », dit-il.
photo: LAURENCE BISSONNETTE MONTRÉAL CAMPUS
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