En vertu de l’entente d’exclusivité publicitaire accordée à l’entreprise d’affichage Newad contre un million de dollars en bourses d’études, Rouge Media doit libérer le Centre sportif de ses publicités après dix ans de collaboration avec l’UQAM.
« Une entente d’exclusivité publicitaire sur l’ensemble d’un campus universitaire n’est pas la norme dans l’industrie », remarque le vice-président aux relations humaines et au développement chez Rouge Media, Marc-André Demers. « Stratégiquement, ce n’est pas un bon choix, c’est une erreur. L’UQAM aurait dû se garder une certaine latitude dans ses ententes publicitaires », considère-t-il, ajoutant que l’université se trouve alors enchaînée à un seul distributeur.
Newad a signé « la meilleure entente pour l’UQAM » soutient pour sa part le directeur du bureau des transactions immobilières de l’UQAM, Alain Milette. Newad versera à long terme un montant d’un million de dollars à la Fondation de l’UQAM en échange de l’exclusivité. « De ce montant, 95 % sera distribué en bourses académiques et en bourses de mérite sportif. L’autre 5 % ira dans l’administration de la Fondation », explique M. Milette. La durée de l’entente n’a pas été dévoilée.
En échange de cet argent, Newad obtient le monopole sur l’affichage publicitaire, et ce, dans tous les pavillons de l’UQAM. « Nous avons été très généreux pour démontrer notre engagement envers la réussite étudiante », fait savoir la responsable au développement des partenariats corporatifs chez Newad, Annette Nguyen. L’entreprise subventionnera également quatre stages à des étudiants de l’UQAM.
Newad cumule vingt-trois ans d’expertise dans les milieux collégial et universitaire. L’entreprise est présente à l’Université de Montréal et à McGill, entre autres, mais aussi partout au Canada. Newad s’efforce de rendre son activité publicitaire la plus subtile et intuitive possible, ajoute Mme Nguyen.
L’impact de l’entente d’exclusivité n’est pas encore connu, mais « Rouge Media va s’en remettre », assure M. Demers. Si l’UQAM doit reconduire son appel d’offres, l’entreprise publicitaire sera au rendez-vous, promet son vice-président du développement. « Nos choix se situent dans l’intérêt de l’UQAM », indique M. Demers.
Un comité pour ne pas tomber dans le panneau
L’UQAM se réserve un droit de regard sur les publicités montrées au public, explique Mme Nguyen. C’est la division de la promotion institutionnelle de l’UQAM qui se charge d’évaluer la convenabilité d’une publicité.
« Pas de publicité d’alcool, pas de recrutement de candidats pour des recherches pharmaceutiques, pas de publicité pour les autres universités, pas de publicité en anglais ou bilingue », énumère la directrice de la relation de presse et des événements spéciaux, Jenny Desrochers.
Newad assure qu’il n’y aura pas de panneaux dans les corridors de classe. « On fait attention où nous mettons nos produits », indique Mme Nguyen.
De surcroît, l’UQAM dispose d’un « crédit institutionnel » afin de faire la promotion de son institution dans les établissements d’enseignement collégial par l’entremise d’espaces publicitaires dont Newad est le propriétaire, se réjouit Alain Milette.
Au total, Newad détient une trentaine d’espaces publicitaires dans des endroits d’activités commerciales de l’université, comme les cafétérias et les locaux de reprographie, en plus des dix espaces du Centre sportif, cite en exemple M. Milette. Douze écrans numériques, dans différents pavillons, auront l’avantage de faire défiler plusieurs publicités sur le même support, y compris de l’information institutionnelle. Newad défraie de sa poche les coûts d’installation, spécifie M. Milette.
photo: SARAH XENOS MONTRÉAL CAMPUS
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