Alexandre Poirier-Charlebois est étudiant, auteur et atteint du syndrome d’Asperger. Dans son livre Ma vie avec l’Asperger, l’étudiant raconte les défis auxquels il a dû faire face. Il utilise sa propre expérience pour aider les personnes atteintes du même syndrome.
« Quand je me lève et que j’apprends que quelque chose a changé, ça déséquilibre tout ce qu’il y a dans ma tête, ça me frustre; mais bon, il faut vivre avec », confie l’étudiant en littérature Alexandre Poirier-Charlebois. Le jeune auteur aime bien discuter, tout le temps. Le regard allumé derrière ses lunettes, il est toujours prêt à parler de son expérience.
Alexandre en est à sa première année à l’UQAM, mais a reçu un diagnostic d’Asperger alors qu’il était au secondaire. « Je ne savais pas trop ce que c’était et je ne voyais pas ce qui faisait de moi un Asperger », se remémore l’étudiant, les yeux ailleurs, faisant le tri de ses souvenirs.
Le diagnostic a été très libérateur pour lui. « Après avoir appris que j’étais Asperger, je suis devenu plus rationnel. Ce qui me stressait avant, ce n’était pas si stressant que ça finalement », raconte-t-il. Le syndrome se fait tout de même sentir en classe. « Quand je suis fatigué, ou qu’un cours commence à être long, mon attention s’en va », explique l’étudiant en littérature.
La plus grande difficulté des personnes qui se trouvent dans le spectre de l’autisme est sans doute de déceler les émotions, explique la coordonnatrice de La Tournée Édu4tive, Caroline Lebeau. « Ils veulent socialiser, mais ne savent pas comment », renchérit-elle.
Une difficulté qu’a su surmonter l’étudiant Asperger. L’auteur tente de sortir de sa zone de confort, comme il le dit si bien lui-même. « Je parle aux filles sans difficulté et je m’intègre aux discussions sans problème », affirme l’étudiant. Si apprendre qu’il était Asperger a pu permettre à l’auteur d’être lui-même, les défis imposés par le syndrome comme la peur du ridicule sont encore présents.
Écrire pour expliquer
Déjà au primaire, l’étudiant « avait beaucoup de choses à dire », se souvient sa psychoéducatrice, Martine Rodriguez. Alexandre Poirier-Charlebois montrait un talent certain pour l’écriture « si on le laissait aller », affirme la psychoéducatrice.
Ce talent inné pour l’écriture l’a mené à publier un livre, Ma vie avec l’Asperger. « Une grande capacité d’expression me donne le devoir de m’exprimer », croit l’étudiant, fier d’avoir terminé ce livre qu’il a en tête depuis seize ans.
« Il veut démystifier l’autisme pour aider à la fois les parents et les enfants », affirme Caroline Lebeau, qui accompagne l’auteur lorsqu’il fait le tour des écoles. La coordonnatrice explique que les enfants atteints d’un trouble du spectre de l’autisme sont souvent affectés par certains commentaires, ou peuvent être agressés physiquement.
« Quand j’étais au primaire, je n’étais jamais choisi pour le sport ou quoi que ce soit, j’étais toujours mis de côté. Quand je l’étais, c’est parce que mon frère m’incluait », confie Alexandre Poirier-Charlebois. Par ailleurs, Caroline Lebeau explique que « dans des situations où les enfants d’âge préscolaire doivent choisir des partenaires de jeu, les pairs sans handicap sont choisis plus souvent que les autres enfants ». D’où la nécessité de faire la tournée des écoles et d’écrire un livre, afin de sensibiliser les autres sur la réalité des enfants Asperger.
photo: MICHAËL LAFOREST MONTRÉAL CAMPUS
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