« Un degré suffisant de ralliement », c’est le critère qui a fait défaut lors de la plus récente consultation visant le choix de la future tête dirigeante uqamienne. Le scrutin consultatif de mai dernier s’est soldé par une dichotomie marquée au coeur du prisme heptagonal des groupes sondés. Les sept groupes votant se sont déchirés sur le choix de la prochaine personne qui devra tenir la barre d’une université de plus de 40 000 étudiants.
Ces étudiants sont d’ailleurs les grands oubliés de ce processus en apparence démocratique. La consultation visant l’identification d’un recteur tend à laisser aux groupes déjà à la tête de l’institution académique l’autorité de choisir qui balisera le chemin de l’UQAM pour les cinq prochaines années.
La pertinence de ces démarches consultatives semble alors ne devenir que parure pour une administration qui souhaite faire figure honorable et se dégager de l’imputation totale des charges de cette décision. Le choix d’un recteur est la résultante d’un processus colligeant les visées encarcanées d’un personnel académique peu au fait des revendications étudiantes.
Les étudiants admissibles à voter ne représentent que 6,13% des voix dans le scrutin. Les chargés de cours se voient accorder 3,51% des bulletins de vote, alors qu’ils seront approximativement un millier à enseigner à l’automne prochain. Autant que les étudiants, les chargés de cours sont mis à mal par cette sous-représentation dans la proportion des suffrages accordés aux différents groupes décisionnels. Malgré une majorité numérique, étudiants et chargés de cours se retrouvent confinés à une minorité représentative dans une élection qui les implique pourtant tout autant.
La responsabilité de choisir la couleur de l’Université revient donc entre les mains des professeurs, avec 79% des droits de vote, suivi des cadres, second groupe en importance qui représente 8,7% des potentiels électeurs.
L’effet corrélé de cette place restreinte des étudiants dans la course au rectorat est un désengagement des associations. Moins du quart de celles-ci ont exercé leur droit de vote au dernier tour.
La désunion des personnes sondées en mai dernier a permis aux grands médias une titraille annonçant zizanie et flou administratif à la tête de l’UQAM. Le futur et 14e recteur de l’UQAM sera décoré dans bien plus qu’une ambiance de discorde administrative; il s’inscrira, analogue à ses prédécesseurs, comme le choix d’une minorité, nullement représentatif des personnes qui font l’Université du Québec à Montréal.
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