Cinq ans après Omniprésent, Damien Robitaille offre un impressionnant retour en studio avec son quatrième album, Univers parallèles, lancé le 7 avril. Une œuvre harmonieuse par sa musique et ses paroles, parfois touchantes, parfois drôles, mais surtout réconfortantes.
Fidèle au style égayant de ses albums précédents, l’auteur-compositeur-interprète nous invite dans Univers parallèles à suivre un trajet vers un amour impossible, où chaque chanson est un jalon de sa relation avec sa tendre moitié – qui demeure inconnue tout au long du récit. Grand amoureux dans l’âme, mais toujours aussi humoristique, Robitaille présente onze chansons dans son œuvre rythmée qui se laisse bien écouter. D’ailleurs, on croit parfois entendre les airs d’Homme autonome (2009), ce qui ravira les habitués.
L’aventure débute avec la confession d’un désir. Celui de connaître, de sentir et de chérir le grand Amour. La biographie livre un rythme rapide et des paroles réfléchies, le tout juché sur une joyeuse mélodie, suivit par l’éloquente Tout feu tout flamme, dont les notes frôlent le country. Elle témoigne d’un Robitaille abandonné, certes, mais qui espère toujours voir son âme être rallumée par la chaleur de sa belle.
L’artiste nous surprend ensuite en nous transportant dans le vif de son tourment, avec Le fleuve, où même les cours d’eau les plus agités ne l’arrêteront pas. On peut y distinguer un lointain chœur, petite touche émouvante que l’artiste a tenu à inclure dans cette pièce et tout au long de l’album. Viens ensuite Rêve récurrent, une illusion partagée ou l’artiste ne cesse de s’empêtrer, incapable de trouver celle qui le fait frémir.
Les années 1980 se font sentir avec Sortie de secours, qui se clôt avec un solo de guitare audacieux, instrument fort prisé par l’artiste. Les tam-tams qui suivent dans S.O.S nous surprennent dans un endroit chaud, avec sa mélodie exotique. Lui succède Univers parallèles, chanson syncopée, prélude au recueillement.
L’écoute de Signe de vie laisse pensif. Omniprésents, les choristes l’accompagnent tout au long de la pièce, ce qui lui donne un air angélique. C’est un magnifique retour au calme dans l’album, avec un son presque gospel. Chance en or et Oasis, où naît un destin sur un quai de gare, Robitaille promet de servir de repère à quiconque qui en aura besoin. Puis, dans l’Ennemi imaginaire, l’artiste rationalise ses émotions et termine l’album sur une note faite à la fois d’espoir et de résignation. Lui qui a créé ce besoin malsain et qui a, à présent, peur de son ombre doit s’admettre vaincu et se relever. Une finale persuasive d’abord, agréable ensuite.
Ses paroles d’allégresse, d’amour, de joie et de tristesse réchauffent le cœur tout en nous laissant songeurs. L’album est d’une beauté métaphorique, où les images se succèdent en une enfilade enjouée de mots judicieusement choisis. Une œuvre de Damien Robitaille accrocheuse, légère, qui brille par sa simplicité. Quiconque en fait l’écoute peut facilement s’y reconnaître et terminer l’album un sourire accroché au visage.
Même s’ils sont parallèles, nos univers ne sont jamais bien loin.
Photo: MARC-ÉTIENNE MONGRAIN (photo de presse)
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