S’allier pour s’adapter

DOSSIER DÉPLACEMENTS ÉTUDIANTS | Se déraciner le temps d’un voyage est un luxe de plus en plus prisé dans le cursus scolaire. Du secondaire à l’université, les étudiants ont soif d’enrichissement culturel. Les séjours à l’étranger engendrent toutefois leur lot de défis.

Maria Arias et Patricia Soto n’étaient au départ que de simples connaissances, se saluant de temps à autre lorsqu’elles se croisaient dans les corridors de la Pontificia Universidad Catolica Madre y Maestra, en République dominicaine. Maintenant en trimestre d’échange à l’UQAM, les difficultés de s’adapter à cette nouvelle société les ont rendues presque inséparables.

Laissant derrière elles leur famille et leurs habitudes, elles sont arrivées à Montréal en septembre pour continuer en français leur baccalauréat en droit le temps d’une session, un défi de taille pour ces deux hispanophones.

« C’est un processus de s’habituer au français d’ici. Nous avons appris à parler le français international dans des cours parascolaires que nous suivons depuis trois ans. C’est encore difficile de comprendre les gens compte tenu de la rapidité avec laquelle ils parlent et des expressions qu’ils utilisent », explique Patricia, d’un français encore un peu hésitant. « Il faut lire trois ou quatre fois la même chose pour bien la saisir et on sait qu’il y a beaucoup de lectures à faire en droit. C’est tout un défi », ajoute Maria.

Habituées à suivre sept ou huit cours par session en République dominicaine, les deux jeunes femmes ont aussi été surprises par la difficulté d’entreprendre quatre cours au Québec. Elles n’hésitent pas à qualifier la charge de travail de deux fois plus imposante que dans leur pays d’origine. « On ne se plaint pas, les professeurs sont beaucoup plus compétents et le contenu des cours est très intéressant », justifie Patricia.

Un sentiment de liberté

Maria Arias pense s’établir au Québec. | Photo: Catherine Legault

Un trimestre d’échange au Québec n’apporte cependant pas que des difficultés. Maria et Patricia ont été agréablement surprises de constater qu’elles disposent d’une plus grande liberté en terre montréalaise. Se sentir en sécurité en ville n’est pas quelque chose qu’elles connaissaient dans leur mère patrie, même pour des gestes aussi banals que manger à l’extérieur. « En République dominicaine, j’aurais trop peur de me faire voler », indique Maria.

Cette dernière, plus habituée à sortir, est celle des deux étudiantes qui a le plus expérimenté cette nouvelle liberté. Elle se réjouit de pouvoir fréquenter les bars jusqu’à leur fermeture et de rentrer sans crainte chez elle. « Je me suis vite habituée au mode de vie ici. J’adore le Québec », lance-t-elle.

Pour Patricia, l’adaptation a été plus difficile et le mal du pays se fait davantage ressentir. « Nous avons deux personnalités totalement différentes. Mais, parce que nous avons différentes manières de réagir aux situations, nous nous sommes justement rapprochées », rapporte Patricia, qui se tourne maintenant vers son amie quand elle a des doutes, que ce soit dans sa vie quotidienne ou scolaire.

Malgré les difficultés, Maria et Patricia voient toutes deux leurs quatre mois au Québec comme un tremplin vers de nouvelles opportunités. Si Patricia compte se servir de ses avancées en français pour aller terminer sa maîtrise en France, Maria apprécie la Belle province au point de penser à s’y établir. « Oui, je m’ennuie de la République, mais ici, la vie est meilleure », confie-t-elle.

Photo d’en-tête: CATHERINE LEGAULT
Patricia Soto compte se servir de ses avancées en français pour aller terminer sa maîtrise en France.

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