Jouer sa carrière

Avec les multiples entreprises qui y ont élu domicile, Montréal est une plaque tournante de la création des jeux vidéo. La forte croissance de l’industrie observée dans les dernières années augmente le besoin de travailleurs étrangers afin d’assurer le statut de chef de file de la métropole.

« Les perspectives d’emplois dans le secteur des jeux vidéo sont nettement meilleures à Montréal qu’en France, surtout à cause de la situation économique. Montréal est l’un des pôles les plus influents dans le domaine. En termes purement professionnels et d’opportunité d’emplois, je pense rester ici», mentionne l’étudiant français en conception de jeux vidéo à ISART Digital — une école de jeux vidéo et d’animation 3D à Montréal — Hippolyte Babinet.

Le nombre d’emplois dans le domaine des jeux vidéo est en constante augmentation. De 2002 à 2012, la croissance d’emplois dans le domaine s’est accrue de 712 % d’après une étude économique de Desjardins. En 2012, 9 000 travailleurs québécois oeuvraient dans le secteur des jeux vidéo et jouissaient d’un salaire annuel moyen variant entre 62 000 $ et 72 500 $.

Une profession adaptée

Selon la commis sénior aux admissions et aux inscriptions de l’École des arts numériques, de l’animation et du design (NAD), Sandrine Brandner, les étudiants étrangers doivent obtenir leur attestation de réussite dès qu’ils ont terminé leur baccalauréat. Ils pourront faire leur demande de permis de travail post-diplôme. « Celui-ci est de la même durée que leurs études et ils le reçoivent dans le mois qui vient. La procédure est ultra simple », assure-t-elle.

Dans son dernier rapport, l’Entertainment Software Association of Canada fait état d’une pénurie de main-d’œuvre dans l’industrie du jeu vidéo, même si la procédure pour les étudiants étrangers voulant travailler dans le domaine est aisée. Le rapport souligne aussi la création de 500 emplois dans un avenir rapproché. « Il existe de plus en plus de programmes d’études en jeu vidéo au niveau collégial et universitaire au Québec et au Canada. À court terme, il semble donc nécessaire de recruter des employés étrangers qualifiés pour pourvoir à ces postes », soutient la professeure en jeux vidéo et industries culturelles à l’UQAM, Gabrielle Trépanier-Jobin.

Programme pour les étudiants étrangers

Dans le cadre d’une consultation menée auprès des 30 000 étudiants étrangers accueillis dans les institutions d’enseignement montréalaises chaque année, 50 % d’entre eux ont exprimé le désir de rester travailler dans la métropole après l’obtention de leur diplôme. Sur ces 15 000 personnes, seulement 3 000 demandes ont été acceptées. Pourtant, le président-directeur général de Montréal International, Hubert Bolduc, indique vouloir « tripler le nombre d’étudiants étrangers qui veulent s’établir au Québec ».

Le gouvernement du Québec investira 1,6 million de dollars dans un projet réalisé par l’organisme Montréal International, qui aura pour but de faciliter le passage du statut de résident temporaire au statut de résident permanent, afin d’encourager l’établissement durable des personnes immigrantes. Il visera également à mettre les étudiants étrangers en relation avec des partenaires du marché du travail.

Les domaines de formations qui sont en demande, tels que les jeux vidéo, seront les plus ciblés par le projet, mais tous les étudiants étrangers pourront bénéficier de l’aide à l’emploi offerte par le programme.

Photo: CATHERINE LEGAULT

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