L’étudiant en sociologie Sébastien Chehaitly devra changer ses plans en vue de la prochaine session universitaire. Le comité de discipline de l’UQAM lui a appris le 19 juillet qu’il sera suspendu pour la prochaine session en raison de sa participation à une levée de cours survenue le 15 avril 2015.
M. Chehaitly s’est dit perturbé mardi en entrevue avec le Montréal Campus. «Ça chamboule tous mes plans, ça fait depuis le début de l’été que je travaille sur des gros dossiers pour l’AFESH [Association facultaire des étudiant-e-s en sciences humaines]», s’est-il désolé. Il y occupe toujours la fonction de secrétaire à la coordination.
«Financièrement, c’est aussi perturbant parce que vais devoir trouver une autre source de subsistance que l’[aide financière aux études], a-t-il ajouté. Je devrai m’inscrire en catastrophe à une autre université ou me trouver un emploi.»
L’étudiant attend de consulter son avocat avant de savoir s’il contestera la décision du comité disciplinaire. Le juriste n’était pas présent lors de la convocation de l’étudiant devant le comité puisque la réglementation de l’UQAM l’interdit. En effet, seul un étudiant «provenant normalement de son unité de programme» peut accompagner l’accusé lors d’une convocation, et y participer strictement à titre d’observateur, selon le Règlement de régie interne n°2 de l’Université.
Outre M. Chehaitly, un autre étudiant s’est vu imposer des sanctions par le comité de discipline, pour une expulsion à vie cette fois.
En dépit de nombreuses tentatives, il a été impossible de prendre acte de la preuve émise par le Service de la prévention et de la sécurité de l’UQAM (SPS-UQAM) contre les deux étudiants expulsés. La directrice du SPS-UQAM, Mme Karine Farrell n’a pas souhaité répondre aux questions du Montréal Campus en raison de la «confidentialité des documents soumis au comité de discipline».
Dans un échange de courriels daté du 10 juin, la porte-parole de l’UQAM, Jennifer Desrochers, a insisté que les gestes reprochés aux étudiants jugés devant le comité de discipline n’étaient pas à prendre à la légère. «Les gestes qui sont reprochés sont inacceptables. On parle notamment de voies de fait et d’agressions. Certaines personnes font également l’objet de poursuites criminelles», a-t-elle déclaré.
Un entérinement toujours requis
L’expulsion à vie du deuxième étudiant, recommandée par le comité de discipline, devra être entérinée par le comité exécutif de l’UQAM pour entrer en vigueur, conformément au Règlement de régie interne n°2. Dans le cas de Sébastien Chehaitly, sa suspension d’un trimestre est pour sa part déjà effective.
Les sanctions imposables prévues au Règlement sont multiples. Elles peuvent passer d’une simple réprimande écrite jusqu’à l’expulsion définitive d’un étudiant sur le campus universitaire.
Les membres du comité exécutif de l’UQAM se sont rencontrés le 19 juillet, mais aucun point en lien avec le comité de discipline n’était à l’ordre du jour, a confirmé Jennifer Desrochers. Celle-ci n’a pas été en mesure de préciser si la prochaine rencontre du comité, prévue à la fin du mois d’août, serait liée aux sanctions disciplinaires.
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Photo: Marissa Groguhe
Le 15 juin dernier, des manifestants se sont réunis devant l’hôtel Gouverneur en soutien à des étudiants convoqués devant le comité de discipline de l’UQAM, dont faisait partie Sébastien Chehaitly.
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