La huitième édition du concours de la bourse Sennheiser, dont l’inscription s’est terminée en février 2015, devait récompenser l’innovation d’un étudiant de l’UQAM en création sonore médiatique. Au mois de juillet 2016, aucun candidat n’avait encore été informé que la bourse à la maîtrise ne serait simplement pas attribuée.
Étudiant à la maîtrise en communication avec une concentration en recherche-création en média expérimental à l’UQAM, Étienne* a posé sa candidature à l’hiver 2015 au concours de la bourse Sennheiser. La conformité de son dossier a été officiellement validée par les coordonnateurs en décembre 2015.
Sans nouvelles du jury, l’étudiant a tenté à plusieurs reprises de connaître l’état des délibérations auprès du professeur responsable du concours, Simon-Pierre Gourd. Ce dernier lui a fait savoir par courriel le 27 janvier que les membres du jury devaient se rencontrer dans les jours suivants afin d’évaluer les candidatures. En date du 7 juillet 2016, l’étudiant n’avait toujours pas eu de retour de la part du professeur.
Pourtant, le jury a bel et bien étudié les candidatures et déterminé qu’aucun des candidats n’était choisi pour obtenir la bourse. «Dans le cas de la bourse Sennheiser remise à un étudiant à la maîtrise, le dossier a été validé selon les critères d’admissibilité, analysé par le comité et finalement non-retenu», précise l’agente de communication de la Fondation UQAM, Joanie Doucet.
Étienne, qui a appris l’absence de lauréats par l’entremise du Montréal Campus, critique ce qu’il considère être un grave manque de communication par rapport à l’organisation du concours. «Le caractère discrétionnaire de l’octroi de cette bourse manque tout simplement de transparence, a fait valoir l’étudiant. Les délais pour obtenir des réponses très évasives, peu cohérentes et très générales, permettent de douter du fonctionnement de ces bourses.»
Habituellement, les candidats sont automatiquement prévenus par courriel lorsqu’ils ne sont pas retenus pour l’obtention d’une bourse. «La Fondation communique avec les lauréats, et les personnes non sélectionnées reçoivent un courriel du Centre des services d’accueil et de soutien socioéconomique leur annonçant qu’ils n’ont pas été retenus et les invitant à postuler au prochain concours des bourses», détaille Joanie Doucet .
Or, Étienne affirme ne jamais avoir reçu de courriel de la part du Centre des services d’accueil et de soutien socioéconomique. La directrice en charge des bourses au Centre des services d’accueil et de soutien socioéconomique, Maria Dolores Otero, a tenu à clarifier la situation concernant le concours en question. «Il est arrivé un problème dans ce dossier puisque [l’octroi de] la bourse a été reporté. Nous n’avons pas encore répondu aux étudiants qui ont fait application, mais cela ne devrait pas tarder», a expliqué celle qui est en charge du centre depuis cinq ans.
Il semble qu’il ne soit pas rare que des bourses d’excellence ne soient pas octroyées à l’UQAM. Selon les informations obtenues auprès de la Fondation UQAM, les membres du jury pouvaient effectivement déterminer qu’aucun dossier dans la catégorie maîtrise ne méritait l’octroi de cette bourse en 2015. «Si plusieurs étudiants appliquent pour une même bourse et qu’aucun d’entre eux ne répondent aux critères établis, la bourse n’est tout simplement pas octroyée», a expliqué Joanie Doucet.
Place à l’amélioration
Selon Étienne, ce n’était pas la première fois que des anomalies étaient observables dans le cadre d’unu concours de la bourse Sennheiser. «En 2014, M. Gourd m’avait appelé pour me proposer la bourse remise à un étudiant de premier cycle, alors que j’étais à la maîtrise, relate l’étudiant. Je me disais que si la Fondation permettait cela, c’était sûrement légal. Puis j’ai longuement hésité, mais considérant ma situation financière, j’ai finalement accepté. Après avoir vécu l’expérience, j’éprouve des regrets.» Au moment de publier ces lignes, Simon-Pierre Gourd n’avait pas retourné les appels du Montréal Campus pour clarifier certains points en regard à la remise de la bourse.
Maria Dolores Otero a mentionné que des améliorations pouvaient toujours être apportées au concours. «[La bourse Sennheiser] fait partie de celles qu’on veut analyser pour s’assurer d’améliorer constamment le processus afin de faciliter la coordination», a indiqué l’ancienne professeure en Éducation.
*Nom fictif utilisé pour préserver l’anonymat de l’étudiant, qui craint des représailles.
Photo: Flickr / Dmitry Kalinin
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