«Bourses de participation» : le SETUE dénonce une précarité salariale

Une rémunération en-dessous du salaire minimum, c’est la proposition qui a été faite aux étudiants employés à la 20e édition du Congrès de l’Association internationale des sociologues de langue française (AISLF). Une situation décriée par le Syndicat des étudiant-es employé-es de l’UQAM (SETUE) qui a forcé la signature de contrats circonscrits par le code du travail.

Le Montréal Campus apprenait récemment que l’AISLF offrirait une bourse de participation de 75$ pour un peu plus de neuf heures de travail aux étudiants en sociologie participant au vingtième congrès de cette association qui a lieu cette semaine à l’UQAM.  En calculant le salaire horaire des étudiants, le chiffre avoisinait les 8$/heure.

Le SETUE a décidé de monter aux barricades contre cette rémunération qui ne respectait pas les règles sur le salaire minimum. «Nous avons fait pression, toute la machine a été mise en branle», affirme Jasmin Cormier, porte-parole du SETUE. Le syndicat a donc lancé des mesures de mobilisation et amorcé les démarches pour le dépôt de griefs. Le conflit s’est réglé rapidement, alors que les organisateurs de l’évènement se sont pliés aux demandes syndicales.

Ils ont peut-être réalisé que ça leur coûterait plus cher de persister à offrir des bourses que de rémunérer légalement leurs employés Jasmin Cormier, porte-parole du SETUE

Le vice-président du congrès de l’AISLF, Jean-Marc Larouche, précise que l’approche valorisée était l’intégration d’étudiants à une association internationale. Le sociologue n’explique pas le changement de cap des organisateurs, mais précise que «la situation a été régularisée». Il défend la position de l’AISLF en précisant que la bourse de participation incluait plus qu’un montant forfaitaire, un repas par jour ainsi que le droit d’entrée à l’ensemble des activités du congrès y étaient rattachés. Ces conditions de travail avaient, au préalable, été acceptées par l’ensemble des étudiants impliqués.

«Pratique courante»

Bien que du côté du SETUE on se réjouisse de la tournure des évènements, on considère qu’il reste encore du travail à faire sur le plan de la rémunération. Sans pouvoir quantifier l’étendue de la situation, le porte-parole du SETUE précise qu’il est récurrent de voir des étudiants payés par bourses lorsqu’ils effectuent des travaux de recherches. Une pratique qui pose les pierres d’assises d’une précarité d’emploi certaine puisque la tâche effectuée n’est pas soumise au Régime d’assurance emploi et aux diverses règlementations du Code du travail, selon le syndicat.

Sans conditions de travail précises et encadrées par un contrat en bonne et due forme, M. Cormier croit que les abus s’effectuent de façon beaucoup plus aisée. Il garde espoir que ce genre de pratique de rémunération par bourses devienne chose du passé.

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