L’attente «stressante» d’un jugement

Maude, une des quatre étudiants menacés d’expulsion par l’administration de l’UQAM, s’est présentée devant le comité de discipline de l’Université à l’hôtel Gouverneur jeudi matin, alors qu’une vingtaine de personnes étaient sur les lieux en solidarité. Le comité de discipline n’a toutefois émis aucun jugement quant à l’application de possibles sanctions.

C’est avec près d’une heure de retard que l’étudiante au baccalauréat en philosophie a finalement rencontré les cinq membres du comité disciplinaire. «Ils étaient très mal organisés, j’ai dû patienter pendant plusieurs minutes sous prétexte qu’ils devaient prendre connaissance de la preuve déposée, a fait valoir l’étudiante menacée d’expulsion. Je suis stressée.» Maude devra patienter avant de connaître le jugement.

L’étudiante en question était accompagnée d’un autre étudiant qui agissait à titre d’observateur lors de la rencontre. «On sentait véritablement que deux membres du comité voulaient la coincer selon ses propos, mais elle a bien répondu», a-t-il témoigné.

Rencontrée dans le parc Émilie-Gamelin tout juste après sa convocation, Maude a confié qu’aucune date n’avait été fixée quant au dévoilement de la décision du comité. «Ils n’ont pas pris de décision sur place, mais ils ont mentionné qu’ils allaient m’envoyer un courriel avec le jugement rendu et la sentence dans le cas où je suis coupable à leurs yeux», a expliqué l’étudiante.

De nouveaux visages au sein du comité disciplinaire

Selon des précisions offertes par l’UQAM, le comité de discipline est composé d’un vice-doyen en charge de sa présidence, d’un professeur régulier, d’un chargé de cours, d’un cadre ou d’un employé de soutien de l’Université, ainsi que d’un étudiant. Ces cinq membres sont nommés par le Conseil d’administration de l’UQAM sur recommandation du vice-recteur responsable des Services à la vie étudiante, René Côté.

Or, selon l’étudiante convoquée jeudi matin, deux membres habituels du comité avaient été remplacés pour la durée de la séance. «Il est prévu par [l’article 6.3.1 du] Règlement de régie interne de l’UQAM que des membres substituts soient nommés dans le cas où des membres du comité de discipline ne pourraient remplir leurs fonctions (maladie, conflit d’horaire, etc.). Cela s’est produit cette semaine», a expliqué la directrice du service des communications de l’Université, Caroline Tessier. Cette dernière a confirmé que ces substituts sont eux aussi nommés par le Conseil d’administration de l’UQAM «selon les mêmes modalités que les membres du comité de discipline» et qu’ils «proviennent des mêmes catégories d’emploi».

En début de semaine, la porte-parole de l’institution universitaire, Jennifer Desrochers, a expliqué dans un échange de courriels que c’est en raison de considérations légales que l’UQAM doit tenir les audiences du comité disciplinaire en terrain neutre. «Environ 1 500$ [sont nécessaires] pour tenir les auditions à l’hôtel Gouverneur afin de respecter les conditions imposées par la Cour figurant au dossier judiciaire de certaines personnes convoquées pour lesquelles il est interdit de se présenter sur le campus», a-t-elle précisé.

Photo : Carl Vaillancourt

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