Le rang du lion: un passage vers l’affranchissement

Dans son laboratoire du vrai, un maître propose à un groupe de jeunes adultes de renouer avec leurs instincts afin de purger leurs démons intérieurs. Le drame psychologique Le rang du lion, premier long métrage de Stéphan Beaudoin, propose une immersion dans une communauté où l’exploration de soi mène à la libération.

Alex fuit la ville. Après avoir lâché ses études en finances, il se retrouve au cœur de la nature, coupé de toutes technologies, chez Gabriel, un ancien professeur de philosophie passionné par Nietzsche et qui habite une ferme des Cantons-de-l’Est. Ce dernier ouvre ses portes à plusieurs étudiants à qui il propose des séances d’exploration, comme dans une secte, afin de leur permettre de s’affranchir de leurs limites. Alors que sa copine Jade ne jure que par ses enseignements, Alex est plutôt sceptique face aux méthodes douteuses utilisées par Gabriel, dont il doute de la pureté des intentions. Toutefois, il accepte de s’ouvrir et d’affronter ses blocages psychologiques. Cette thérapie lui permettra de retrouver sa vraie nature, même s’il doit souffrir pour y arriver.

Il s’agit de cette quête d’identité que la scénariste, Sophie-Anne Beaudry, a tenté d’explorer. Selon elle, cette histoire n’est pas seulement qu’une question de génération. «À tous les âges, on peut se chercher et se demander: qui suis-je réellement? Et si on me sort de mon environnement, est-ce que je demeure la même personne?», explique-t-elle. Dans Le rang du lion, les membres se retrouvent en communauté afin de panser des blessures et libérer leur esprit. «Les questionnements identitaires datent du début de l’humanité. C’est aussi un film qui questionne la société et la façon dont on vit», observe pour sa part l’actrice interprétant Jade, Geneviève Bédard.

Qui suis-je réellement?

«C’est au cours de cette période trouble quand tu sors du cégep et que tu ne sais pas trop où tu t’en vas, tu te cherches. Tout le monde te dit que tu devrais faire telle chose, mais tu ne veux pas devenir médecin comme papa. Donc tu essaies de t’identifier à tout ce que tu peux, dont les professeurs», explique l’acteur dans le rôle du professeur, Sébastien Delorme. Si le personnage de Gabriel cherche à guider les jeunes vers leur vraie identité, il n’hésite pas à les sortir de leur zone de confort et les encourage à laisser libre cours à leurs pulsions. Admiré par le groupe, il peut être perçu comme un manipulateur qui profite de sa grande influence sur eux.

Rempli d’enseignements philosophiques et psychologiques, le film aborde les thèmes universels de la quête d’identité, la recherche d’appartenance, la valorisation de soi, l’affranchissement, la prise de conscience et la réflexion qui mène vers une autre étape. On y suit l’expérience d’Alex qui passe par plusieurs gammes d’émotions. «C’est important des fois d’aller fouiller dans des zones d’ombres. Même s’il est sceptique au départ, l’expérience a eu un impact positif sur lui. Il sera enfin capable d’aller fouiller au fond de lui-même», explique l’acteur dans le rôle d’Alex, Frédéric Lemay.

Le rang du lion est un film qui pose des réflexions actuelles à travers une histoire touchante et grandement émotive. «Au cinéma, on représente souvent les jeunes de manière clichée, stéréotypée et dans la superficialité alors qu’eux aussi vivent des émotions humaines. Ils ont besoin de partager et de créer des groupes», pense le réalisateur Stéphan Beaudoin qui croit que les jeunes pourront facilement s’identifier à ces personnages.

La production indépendante sort en salles le 25 mars.

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