La couleur du jazz

Un pianiste virtuose d’origine caribéenne connait un grand succès à l’époque où le swing anime les cabarets montréalais dans les années 1950. Ainsi, les aventures d’Oscar Peterson, légende du jazz, sont-elles détaillées dans Oscar, le dernier roman de Mauricio Segura paru aux Éditions Boréal le 9 février.

Élevé par des parents immigrés et pauvres dans le quartier de la Petite Bourgogne, Oscar Peterson est régulièrement persécuté en raison de la couleur de sa peau. Dans la famille, on est loin de se douter que ce petit deviendrait une légende; c’est plutôt son frère Brad qui vole la vedette, jouant du piano merveilleusement bien. À la suite du décès de ce dernier, Oscar y trouve à son tour une passion qu’il arrive à manier habilement. Rapidement, il devient une étoile montante de la musique swing. Dans les bars où il se produit règne une atmosphère festive, où les airs de boogie-woogie font danser les fêtards jusqu’à l’aube. Il ne tarde pas à remporter des concours, puis à rencontrer un producteur influent qui lui en fera voir de toutes les couleurs. Considéré comme un des meilleurs jazzmen au monde à son époque, Oscar Peterson vit de sa passion jusqu’à la fin de sa vie.

S’inspirant de la vie du célèbre pianiste, Mauricio Segura, homme de lettres, relate les grands bonheurs et les nombreux tourments de la vie de cet artiste d’exception. Malgré les problèmes financiers, les histoires d’amour manquées, la discrimination raciale et une tentative de suicide, ce grand homme de la musique s’est élevé au meilleur de son art et a connu son heure de gloire.

L’auteur raconte habilement les déboires de cet homme qui a beaucoup souffert avant de rayonner parmi les meilleurs musiciens de son temps. Ainsi, il retrace son histoire en s’appuyant sur des faits vérifiés dont il n’hésite pas à nommer les sources, donnant une certaine touche biographique au livre qui se lit comme un roman.

Malgré l’omission de certains détails de la vie de l’artiste, Mauricio Segura se consacre à l’essentiel et réussit à toucher le lecteur grâce à des moments d’émotion qui rendent le héros attachant. Les descriptions sont bien étoffées, malgré que les notes de jazz ne résonnent pas suffisamment à travers ses mots.

3/5

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