Révélation de l’année avec une récolte de quatre médailles en épreuves de la Coupe du monde, le patineur de vitesse longue piste, Alex Boisvert-Lacroix parvient à gérer efficacement la conciliation sports-études malgré un rythme de vie effréné.
À la fin d’une autre journée remplie, l’étudiant en activités physiques à l’Université du Québec à Montréal (UQAM) raconte avec humour avoir obtenu la note de A dans un cours universitaire en ne s’étant présenté qu’à cinq séances sur un total de 14. Pour le moins impressionnant, cet accomplissement illustre bien l’esprit compétitif du patineur ainsi que sa gestion efficace de la conciliation sports-études.
«La conciliation du sport d’élite et des études demande énormément d’organisation et de discipline. Encore plus dans mon cas parce que je manque plusieurs cours. Si je suis moindrement désorganisé, je ne peux pas réussir», lance l’athlète, tout juste sorti d’une séance de physiothérapie à l’aréna Maurice-Richard.
Inscrit présentement à quatre cours pour la session d’hiver, le jeune homme est conscient que les prochains mois seront difficiles, lui qui était habitué à deux ou trois cours par trimestre. Il devra trouver le temps de faire ses travaux malgré ses absences et sa participation à plusieurs compétitions internationales. «J’ai des collègues à l’école qui me donnent un bon coup de main en m’envoyant les notes de cours et les ajouts des professeurs», remarque l’homme de 28 ans. Il souligne également que la communication à distance avec ses professeurs est essentielle pour se maintenir à jour.
L’idée de s’inscrire à autant de cours s’inscritest faite dans un but bien précis. Le Sherbrookois souhaite terminer son baccalauréat le plus vite possible pour enseigner au secondaire dès la fin de sa carrière de patineur. «Je suis quand même rendu à 28 ans, je veux vraiment terminer ça bientôt, donc j’ai décidé de donner un coup», explique le gaillard de six pieds et trois pouces.
Vie mouvementée
Au-delà de l’aspect scolaire, cette vie rocambolesque apporte son lot de sacrifices. «C’est quand même dur d’être tout le temps à l’extérieur de la maison au niveau affectif avec la copine et la famille», concède le jeune homme. À cela s’ajoute un mode de vie très sérieux où la consommation d’alcool et les sorties entre amis sont complètement mises de côté.
Même s’il n’a jamais pensé abandonner sa carrière de patineur, l’athlète admet que certaines périodes ont été plus difficiles. Particulièrement en 2010, lorsqu’il a dû faire impasse sur les Jeux de Vancouver en raison d’une sévère mononucléose. Vint ensuite une grande remise en question pour lui. C’est d’ailleurs à partir de ce moment qu’il a judicieusement opté pour le patinage longue vitesse après un début de carrière prometteur en courte piste.
Ne comptez toutefois pas sur Alex Boisvert-Lacroix pour se plaindre. « C’est une vie de rêve. Je voyage dans tous les coins de pays et je fais ce que j’aime», s’exclame-t-il.
Championnats mondiaux
Le patineur aura comme prochain grand défi les championnats mondiaux, qui auront lieu les 27 et 28 février prochains à Séoul, en Corée du Sud. Avant cela, il partira à l’extérieur pour d’autres étapes importantes du championnat et une semaine intense d’entraînement à Berlin, en Allemagne.
Le spécialiste de l’épreuve du 500 mètres garde cependant un œil très attentif sur son «objectif ultime», les prochains Jeux Olympiques d’hiver de 2018, en Corée du Sud. «En ce moment, je suis au meilleur que je n’ai jamais été. J’espère vraiment surfer la vague jusqu’en 2018», conclut l’homme qui carbure à la réussite.
Photo : Alexis Boulianne
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