Le projet de Service de santé à l’UQAM en bonne forme

Après des mois de consultations auprès de divers groupe, il ne reste plus que la délicate question du financement à régler avant que ne se concrétise l’implantation d’un Service de santé pour la communauté universitaire.

Alors qu’à deux pas de l’UQAM le chantier du CHUM va bon train, un autre centre de santé commence à prendre forme, mais cette fois, entre les murs de l’Université. Si le Comité à la vie étudiante (CVE) accepte les recommandations du Comité aviseur du projet de Service de santé (CAPSS), les consultations cruciales sur les méthodes de financement d’une clinique de santé devraient débuter en janvier 2016.

« Le CAPSS en est actuellement à étudier les modes de financement du projet de service de santé. Un plan d’effectifs a été recommandé au Comité de la vie étudiante, qui l’a adopté à la fin du mois de novembre, » explique Samuel Ragot, représentant étudiant de l’ex AFESPED au CAPSS. « On est vraiment en fin de processus d’élaboration du squelette du projet. Après ça, on va partir en consultation, » renchérit la directrice du Service à la vie étudiante (SVE) et membre du CAPSS Manon Vaillancourt.

Le « nœud » du financement

Même si le CVE devait accepter les nouvelles recommandations du CAPSS, la prochaine ronde de rencontres au sujet du financement constitue un défi important pour l’avenir du projet.

Le moyen de financement retenu par le CAPSS dans son plus récent rapport publié en novembre dernier serait l’instauration d’un frais institutionnel obligatoire (FIO) pour les étudiants et une cotisation pour le personnel de l’UQAM. Ce nouveau frais, s’il est accepté, se situerait entre 40 $ et 45 $ par année selon Samuel Ragot. « Ce montant pourrait évoluer en fonction de l’offre de service et des revenus générés par le Service de santé, » précise-t-il.

Le membre étudiant du CAPSS maintient aussi qu’un FIO est le « moins pire » des moyens pour assurer le financement d’un éventuel Service de santé. Depuis sa création en automne 2014, le CAPSS a exploré plusieurs pistes de partenariats pour financer le Service de santé, notamment avec le Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux (CIUSSS), avec des Groupes de médecine familiale (GMF) et avec le ministère de la Santé.

Aucun de ces scénarios n’a été retenu. Le CIUSSS, aux dires de Manon Vaillancourt, n’avait pas d’intérêt dans le projet puisqu’il est déjà bien occupé avec ses propres dossiers.

Une entente avec un GMF poserait quant à elle des problèmes d’ordre idéologique selon Samuel Ragot, car le Service de santé de l’UQAM n’aurait pas un but lucratif, contrairement à un Groupe de médecine familiale.

Un partenariat avec le ministère de la Santé était aussi problématique pour des raisons de temps. « Ça va prendre encore un bon 2 ans avant qu’il ne se passe quelque chose au Ministère. Chez nous, on sera en mode implantation bientôt, » raconte Manon Vaillancourt. Un accord avec le Ministère ralentirait aussi le processus sans en garantir la pérennité, estime la directrice du SVE.

« Avec l’offre de service planifiée, il n’est pas possible dans la situation actuelle du milieu de la santé de nouer des partenariats satisfaisants avec des acteurs extérieurs. D’une part, ces acteurs ne seraient pas en mesure de fournir les ressources humaines, et d’autre part nous serions totalement dépendants de ces acteurs, » ajoute Samuel Ragot.

Les pourparlers à propos du financement constituent l’une des dernières phases de la mise en place du projet de Service de santé. Manon Vaillancourt croit qu’il s’agit là de l’étape la plus difficile. «Ça passe ou ça casse. Quand on parle d’argent, ce n’est jamais simple et c’est durant cette période de consultation que tout va se jouer» rappelle-t-elle.

La contribution de l’UQAM

Si le scénario envisagé par le CAPSS prévoit que la communauté uqamienne défrayera la majeure partie du Service de Santé, l’Université jouera aussi un rôle important dans la mise en œuvre et le fonctionnement du centre.

« L’UQAM ne mettra pas d’argent selon le montage financier actuel, mais elle fournira des locaux, l’entretien, le chauffage, la collecte des déchets dangereux. Bref, toute une série de frais inhérents à l’opération d’une clinique que nous n’aurons pas à payer, » détaille la directrice du SVE.

Selon Samuel Ragot, certaines instances de l’UQAM comme le Service des immeubles et les Ressources humaines ont déjà fait preuve d’ouverture face au projet de Service de santé. Même s’il voit d’un bon œil ces appuis, l’étudiant se fait toutefois plus critique en ce qui concerne le rôle de l’UQAM.

« Il semble clair pour les membres du CAPSS que l’UQAM doit assumer sa part dans la mise en place et le bon fonctionnement d’un service de ce genre. Les besoins sont pressants et importants, l’UQAM ne pourra pas se dédouaner indéfiniment de ses obligations envers la communauté universitaire, » tranche-t-il.

Objectif : 2017

Selon l’échéancier du CAPSS, l’implantation du Service de santé se fera dès janvier 2017. La clinique devrait fonctionner à pleine capacité au courant de l’année scolaire 2019-2020.

Le Service de santé se déclinera en trois axes : la santé physique, la santé mentale et la prévention. La clinique offrira entre autres des consultations sans rendez-vous avec des médecins généralistes, des soins infirmiers, un service de vaccination ainsi que des suivis psychologiques à court terme.

Photo : Courtoisie UQAM

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