Un an de salaire, trois mois d’enseignement

Trois mois seulement après son retour au sein du corps professoral, l’ex-doyen Mario Morin a démissionné en novembre tout en conservant le montant de 159 174$ reçu en prévision de son retour à l’enseignement.

Après un seul mandat à titre de doyen de la Faculté des sciences de l’UQAM, Mario Morin a reçu, en 2014-2015, 159 174$ pour un congé de ressourcement avant de reprendre son titre de professeur. C’est ce qu’indique l’État du traitement du personnel de direction supérieure 2014-2015 obtenu par le Montréal Campus. Il a ensuite enseigné environ trois mois, soit le quart du temps pour lequel il a été payé par l’Université afin de reprendre ses fonctions.

Au terme d’un mandat, un doyen à l’UQAM se voit octroyer une prime salariale pour congé de ressourcement. Ce montant, presque équivalent à une année de salaire, doit permettre au doyen de parfaire ses connaissances avant de recommencer à enseigner. La porte-parole de l’Université, Jenny Desrochers, explique que c’est une «année de ressourcement où le doyen sortant reprend ses activités en vue de son retour à la vie professorale qu’il a mise “en veilleuse” le temps de son mandat». Le professeur profite alors d’une année pour mettre à jour ses connaissances et préparer ses activités pédagogiques, notamment. «Le congé de ressourcement du doyen sortant est d’une durée maximale de 12 mois, aucun cumul de congé n’étant possible», assure la porte-parole de l’UQAM.

Le congé de ressourcement s’apparente donc à une année sabbatique. Un professeur qui prend une année sabbatique peut également recevoir une compensation salariale. Si au terme de celle-ci le professeur démissionne avant d’avoir complété au moins le même temps à enseigner, il doit toutefois remettre au prorata les sommes reçues par l’Université. Le Syndicat des professeurs de l’UQAM (SPUQ) les «engage à remettre à l’Université l’équivalent du temps passé en congé sabbatique», selon la convention collective négociée avec l’administration.

Or, les mêmes dispositions ne sont pas appliquées pour les doyens. «Aucune disposition de l’entente relative à la rémunération et les conditions de travail des doyens ne prévoit […] un engagement à remettre à l’Université l’équivalent du temps passé en congé et/ou à une notion de remboursement comme c’est le cas pour la convention collective des professeurs et le  protocole des cadres», précise Jenny Desrochers.

L’UQAM n’a pas voulu dévoiler les raisons du départ de Mario Morin. Le Montréal Campus a tenté de joindre l’ex-doyen via ses coordonnées institutionnelles, sans succès. L’UQAM n’a pu donner d’autres moyens de joindre Mario Morin.

Photo : Alexis Boulianne

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