Re-Create, la 6e édition du colloque international Media Art History, s’ouvrait à l’UQAM et à Concordia mercredi avec le Symposium des chercheurs émergents. Cette journée consacrée aux étudiants qui représentent la relève en recherche-création en art a permis à ceux-ci de faire entendre leurs voix.
C’est la première fois que l’évènement axé sur les théories, les méthodes et les pratiques dans l’histoire des arts, des sciences et des technologies médiatiques obtient une journée entièrement dédiée aux étudiants. Le Symposium des chercheurs émergents est une journée organisée par eux et pour eux. «Sinon, on est en compétition avec des chercheurs qui sont reconnus mondialement et c’est plus difficile pour nous de se tailler une place», fait remarquer la doctorante à l’Université Concordia et chargée de cours à l’UQAM, Cécile Martin, qui chapeautait l’organisation de cette journée.
Tout en rassemblant des professionnels du milieu afin de présenter l’actualité immédiate des milieux de la recherche universitaire et de l’art contemporain, les organisateurs de Re-Create tenaient à inclure les chercheurs de la relève. «On s’est adressé aux étudiants membres chercheurs d’Hexagram pour qu’il puisse y avoir un caractère fort cohérent qui émergerait des préoccupations par rapport à la recherche-création technologique et historique», indique la porte-parole de l’événement et codirectrice d’Hexagram, Gisèle Trudel. Pour ces derniers qui travaillent dans ce domaine qui combine la théorie (interprétation) et la pratique (création), l’expérience a été très formatrice.
Place à la relève
Dans le cadre du colloque, 18 étudiants de partout à travers le monde ont présenté cinq séances, des présentations orales, sur des sujets très variés en ce qui a trait à leur recherche. Chaque plénière des étudiants était modérée par un chercheur établi dans le domaine dont le rôle était aussi de leur donner un retour sur la direction de leur recherche. «Les enseignants vont d’ailleurs décerner le prix Leonardo Award, qui vient avec une bourse de 1000$, pour la meilleure présentation», se réjouit Cécile Martin. Dans le but de présenter les pratiques artistiques plus matérielles, 13 étudiants ont aussi pu diffuser leurs œuvres par l’entremise de la Galerie d’exploration.
Souvent, les étudiants présentent dans une plénière avec les chercheurs établis, explique la coordonnatrice de l’évènement et doctorante en éducation des arts à l’Université Concordia, Manuelle Freire. «Ils sont parfois en train d’essayer des nouvelles avenues, de braver des nouveaux thèmes, de questionner la recherche déjà établie, et c’était important de leur donner une voix pour éviter qu’ils ne se perdent dans la plénière des chercheurs», observe-t-elle.
Suite à cela, dans le but de faire un pont entre le Symposium et le colloque principal, l’activité Bridge a permis de favoriser les discussions. «Les questions qui ont émergé de leurs présentations vont être discutées en fonction des thématiques du colloque dans le but de générer un échange entre l’étudiant et les différents acteurs», remarque Gisèle Trudel.
Les étudiants sont confrontés à un décloisonnement des disciplines et des questionnements qui permettent aux chercheurs de se positionner dans la société. Cette pratique est au cœur des questions académiques. «Dans le cadre de la recherche-création, on est amené à croiser des méthodes et des pratiques qui viennent de disciplines plus scientifiques ou plus théoriques et pour les artistes, ça signifie qu’on doit réinventer nos méthodologies, à travers la pratique», explique Cécile Martin.
Montréal sur la scène internationale
Gisèle Trudel souligne l’importance pour la ville d’accueillir le colloque Media Art History. «La recherche-création est un mouvement novateur qui a été pensé au Québec et qui est en train d’être exporté à l’international avec nos manières de faire, nos manières de réfléchir», mentionne-t-elle. En plus du Symposium des chercheurs émergents, de la Galerie d’exploration et de Bridge, plusieurs activités ont été générées autour de cet évènement. Par exemple, une série d’expositions, de diffusions publiques et de vernissages des membres d’Hexagram étaient accessible gratuitement pour tous. Les gens présents au colloque ont aussi pu entendre trois conférences d’honneur données par les artistes de renom Joan Jonas, Skawennati et Christine Van Assche.
Re-Create a permis de décloisonner le milieu culturel montréalais grâce à ces nombreuses d’activités qui ont placé la ville comme une référence dans le milieu de la recherche-création en art, selon Gisèle Trudel. «C’est une belle vitrine pour Montréal, qui est déjà un bouillon de culture extrêmement effervescent.»
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