Un enseignement plus actif plongeant l’élève au cœur de l’action pourrait hausser l’intérêt des jeunes du primaire et du secondaire dans le domaine des sciences et technologies, selon la CRIJEST. Des experts observent un désintérêt en classe lorsque les élèves reçoivent un enseignement théorique.
«Si, dans les cours, on impliquait les élèves au cœur des résolutions de problèmes, peut-être que cela pourrait piquer leur curiosité dans ce domaine», soutient le professeur au Département de didactique de l’UQAM et cotitulaire de la Chaire de recherche sur l’intérêt des jeunes pour les sciences et la technologie (CRIJEST), Patrice Potvin. Afin d’y arriver, le chercheur affirme qu’il faut améliorer la manière dont on présente la matière aux élèves.
Dans ce sondage réalisé auprès de 2 571 élèves du primaire et du secondaire, les chercheurs ont observé que l’intérêt que portent les jeunes sur la place qu’occupe les sciences et technologies dans la société évolue en pente ascendante. «Pourtant les indices qui mesurent l’intérêt que les élèves expriment sur les sciences et technologies tels qu’ils les vivent à l’école décline», note Patrice Potvin.
Des cours moins magistraux
«Habituellement, on va présenter la matière de façon très théorique et ensuite, pour consolider le tout, on va aller faire un laboratoire pour le prouver. Mais je pense qu’on devrait faire le contraire», clame une étudiante de troisième année en enseignement des sciences et technologie de l’UQAM, Julie B. Tardif.
Le rapport de la CRIJEST observe que les élèves à qui les enseignants ont confié des responsabilités dans la résolution de problèmes sont les plus intéressés. «Les cours magistraux, ça ne fonctionne plus. L’enfant doit être impliqué dans ses apprentissages et en le faisant participer davantage, c’est gagnant», pense l’enseignante en sixième année du primaire à l’École de la Petite Gare, Marie-Claude Audet.
Selon Julie B. Tardif, les enseignants devraient plutôt commencer par quelque chose de concret, comme une manipulation, où les jeunes ne connaissent pas le résultat d’avance et où ils le découvriront en la faisant. Ainsi, elle affirme qu’ils seront tout de suite captés.
Dans le cadre de ses stages, Julie B. Tardif constate la curiosité grandissante des élèves. «Ils posent des questions, font des comparaisons et veulent comprendre en créant des liens avec ce qu’ils connaissent dans la vie de tous les jours», confirme-t-elle.
La pratique pédagogique à revoir
Dans le cadre de la CRIJEST, les chercheurs ont proposé aux enseignants de revoir la manière dont ils présentaient la matière aux enfants. «Le but était de la mettre en contexte avec leur vécu et quelque chose qui est plus en lien avec leur vie», constate l’enseignante.
L’intervention pédagogique joue un rôle important pour modifier le désintérêt que portent les élèves aux sciences et technologies. Parmi les pistes de solution proposées, Patrice Potvin remarque l’importance de l’intervention précoce. «Lorsque l’intérêt des élèves est plus élevé au primaire, il déclinera moins au secondaire», affirme-t-il .
«Suite à ma participation a cette chaire de recherche, ma pratique de l’enseignement va changer, je vais adapter mes cours par rapport à cette manière de contextualiser la matière et cela pourrait aussi être possible dans d’autres matières», souligne Marie-Claude Audet.
Photo : Berkeley Unified School District (Flickr)
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