La résurrection de Macbeth grâce à l’UQAM

En présentation du 29 septembre au 10 octobre, l’adaptation de la pièce de théâtre Macbeth d’Angela Konrad a conquis les critiques et le cœur du public. Toutefois, sans l’aide d’un programme d’aide uqamien, la pièce n’aurait peut-être pas été ce qu’elle est devenue.

L’œuvre, provenant de la traduction de 1978 du poète Michel Garneau, a été brièvement présentée à l’Usine C, là où Angela Konrad assure une résidence. Le projet de la metteure en scène a reçu une aide financière provenant du Programme d’aide financière à la recherche et à la création (PAFARC), qui lui a permis de démarrer en beauté. «J’ai pu obtenir pour une troisième fois cette subvention, explique Angela Konrad, également professeure à l’École supérieure de théâtre de l’UQAM. Ces 15 000 dollars ne sont certainement pas négligeables.»

Obtenir pour la troisième fois cette subvention n’est pas le fruit du hasard. Si le jury du PAFARC a encore voté en sa faveur, c’est à cause des retombées pour l’UQAM. «Vu que c’est un travail qui a lieu à l’Usine C, ça a une très grande visibilité et un retentissement médiatique, note Angela Konrad. Je pense que ça a certainement joué en faveur de l’attribution de la subvention.»

Le montant qui lui a été donné a permis d’assurer une bonne partie du budget, mais aussi de rémunérer les étudiants qui ont travaillé pour elle. Ceux-ci ont également trouvé leur compte en intégrant une plateforme professionnelle dans leur champ de compétence, selon la professeure. «J’ai pu salarier les acteurs professionnels et les étudiants à la maîtrise de théâtre qui ont formé le groupe de concepteurs dans ce projet, ajoute-t-elle. La conception lumière, la scénographie, les costumes, la direction technique, l’assistanat à la mise en scène, la dramaturgie et bien d’autres responsabilités ont été accomplies par les étudiants.»

Pas encore sur la corde raide

Le PAFARC est un des programmes d’aide qui s’adresse aux professeurs, chercheurs et créateurs de l’UQAM. Le volet 6 du PAFARC (qui concerne l’appui aux créateurs) a été créé pour compenser des contrastes structurels dans les systèmes de financement entre la recherche scientifique et la création artistique à l’université, selon le vice-doyen à la recherche et à la création de la Faculté des arts, Jean Dubois «Le volet 6 oblige l’implication des étudiants dans les projets et favorise directement les partenariats avec les milieux culturels», explique le vice-doyen. Cette subvention est également un point de départ pour le demandeur. «Généralement, dans une démarche de recherche, le PAFARC est la première étape vers une subvention à un organisme externe, que ce soit le Fond de recherche du Québec pour la société et la culture (FRQSC), le Conseil de recherche en sciences humaines (CRSH), ou le Conseil des arts, qui sont des concours plus compétitifs», illustre le vice-doyen aux études de la Faculté des arts, Jean-Christian Pleau. Le PAFARC offre des subventions de quelques milliers de dollars, alors que celles des plus gros organismes peuvent atteindre des centaines de milliers de dollars.

Jean Dubois affirme que le programme, qui fait ses preuves depuis 35 ans, a contribué fermement à faire reconnaître l’UQAM comme la plus grande université dans le domaine des arts au Québec, au Canada et dans la francophonie. Cette reconnaissance est ce qui permet au PAFARC de rester intact, même pendant les coupures budgétaires que le Québec subit. «Je ne souhaite même pas songer aux dommages irréparables que cela pourrait causer, dans le cas contraire, ajoute-t-il. Cela serait catastrophique pour la réputation de grande créativité qu’a acquise l’UQAM.» Quant à lui, Jean-Christian Pleau regrette que les impacts des politiques d’austérité passent sous le radar. «Nous éprouvons une grande inquiétude face à cette situation», commente-t-il.

Toutefois, des stratégies sont déjà mises en place pour les organismes qui en sont atteints et qui peuvent servir de modèle à l’UQAM dans cette possible éventualité. «Il y a deux stratégies principales : une qui est d’essayer de donner au même nombre de personnes en réduisant le montant, ou bien essayer de préserver les montants, mais en réduisant le nombre de personne qui peuvent en bénéficier», résume Jean-Christian Pleau.

Comme le PAFARC est encore sauf, l’aide apportée aux chercheurs, aux créateurs et aux professeurs reste inchangée. Angela Konrad peut donc encore compter sur ces subventions pour ses projets à venir. «Je suis fière de pouvoir intégrer dans des projets de cette envergure autant d’étudiants, raconte-t-elle. Je trouve qu’ils sont très compétents, à tel point que je continuerai de travailler avec eux l’année prochaine pour une grande production.» La professeure assure donc une continuité pour les étudiants de la maîtrise en théâtre.

La prochaine œuvre d’Angela Konrad, la grande production en question, aura lieu au Théâtre du Quat’sous. Si le PAFARC réussit à se faufiler parmi les compressions budgétaires, la production promet d’être aussi grandiose que la dernière, notamment grâce à l’équipe de concepteurs étudiants que le programme d’aide lui oblige d’engager, pour le bonheur de tous.

Photo : Actualités UQAM

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