Polémique médiatique, pétition populaire et manifestations étudiantes auxquelles des membres de la communauté uqamienne ont pris part auront permis de maintenir vivant le mandat du Conservatoire de Musique et d’Art Dramatique du Québec (CMAMQ) : sonserver le patrimoine musical.
«S’il n’y avait pas eu de mobilisation des milieux culturels, serait-on allé vers les fermetures?» questionne Isabelle Héroux. «Sans conservatoires, le dynamisme culturel en région s’affaiblit et la province s’appauvrit», défend-elle. À la suite de l’annonce d’un déficit de 24 millions de dollars dans le réseau des conservatoires, le CMAMQ a mis de l’avant, début septembre, la possibilité de fermer définitivement les cinq conservatoires de musique situés en région. La ministre de la Culture et des Communications, Hélène David, a finalement annoncé que les conservatoires en région demeureraient ouverts.
Plusieurs artistes connus sont d’ailleurs issus des conservatoires. Sarah-Judith Hinse-Paré, étudiante au baccalauréat en musique populaire à l’UQÀM donne en exemple la chanteuse Béatrice Martin, alias Cœur de Pirate. «Couper dans l’éducation musicale c’est couper dans le bonheur collectif et la santé sociale. Des fois je n’ai pas envie, ni besoin de parler et je fais la connaissance des gens par la musique.»
Enseignement indispensable
Très distinctif de celui des conservatoires, l’enseignement musical au primaire et au secondaire est plus global. «Il est basé sur le socioconstructivisme et sur l’idée de faire de la musique en groupe», explique Isabelle Héroux. Elle précise que les conservatoires enseignent la maîtrise d’un instrument et les élèves sortant des conservatoires se dirigent donc principalement vers des carrières de musiciens interprètes.
La popularité des conservatoires est cependant en baisse. Pour des frais acceptables, des écoles comme McGill ou l’UdeM vont chercher la clientèle des conservatoires grâce à des têtes d’affiche ou des installations plus attrayantes. «Il y a quinze ans, le conservatoire était gratuit. Son but : que tout le monde puisse y accéder. Ce n’est pas des étudiants que l’argent doit venir», croit le directeur artistique de l’Orchestre philharmonique des musiciens de Montréal, Philippe Ménard.
Pour Sarah-Judith Hinse-Paré, un prix moindre amènerait plus de candidats, en plus d’augmenter la compétitivité et le niveau. « Enseignement un à un, locaux insonorisés et instruments dispendieux. La formation d’un musicien coûte cher, partout», révèle Isabelle Héroux.
Pour la présidente de l’Association des Étudiantes et Étudiants en Musique de l’UQÀM (AEEMUQÀM) Jodie Vigneault-Pinard, le mandat des conservatoires demeure indispensable. «Les conservatoires offrent une formation exclusivement classique, de grande qualité», expose-t-elle.
Crédit photo : Conservatoire de Musique de Saguneay
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