Sans assurances collectives depuis plus de neuf mois, l’AFESH met les bouchées doubles pour trouver des partenariats alternatifs. Dans l’attente d’un projet d’envergure, l’association a créé un fonds d’urgence pour assurer la santé de ses membres.
Annulé au dernier semestre en raison de ses coûts élevés, le régime d’assurance collective de l’Association facultaire étudiante des sciences humaines (AFESH) ne sera pas renouvelé de sitôt. En l’absence de couverture médicale, les étudiants ne sont plus notamment admissibles à une couverture dentaire. L’AFESH a rassemblé un fonds d’urgence pour assumer les imprévus de cette période de transition. Depuis, les membres du comité exécutif travaillent à la création d’un fonds d’entraide en santé pour les étudiants membres de l’association.
L’AFESH a choisi de créer un fonds commun d’entraide pour éviter de signer un nouveau contrat avec un assureur différent. «Notre seul mandat est de créer le fonds d’entraide en santé, mais on ne sait pas encore ce que les gens veulent, explique le secrétaire aux finances de l’AFESH, Simon Michaud-Blais. Le projet va être présenté aux étudiants à la prochaine assemblée générale et il va être modifié par tout le monde.» Le fonds d’entraide se base sur une organisation collective pour offrir des soins et de l’aide. Les étudiants pourraient être pris en charge par des spécialistes de la santé et des groupes communautaires basés à l’UQAM. Cette organisation serait possible grâce à des accords de collaboration mis en place par l’AFESH.
L’AFESH compte informer ses étudiants entre autres sur la couverture sur les frais reliés à la santé des yeux, comme un examen de la vue, offerte par l’Aide financière aux études (AFE). «L’AFE peut donner 150 dollars pour une paire de lunettes», informe Simon Michaud-Blais. Le comité exécutif veut sensibiliser les étudiants sur leur santé et les outils à leur disposition puisque plusieurs manquent d’informations. «Je ne suis pas trop au courant des changements de l’AFESH, mais je sais que notre assurance est différente des autres associations étudiantes», affirme une étudiante en psychologie de l’UQAM.
La cotisation annuelle du précédent contrat atteignait environ 130 dollars par année. Les membres de l’AFESH étaient assurés chez Assomption Vie plutôt qu’auprès de l’Alliance pour la santé étudiante au Québec (ASÉQ), comme la plupart des étudiants québécois. «Les deux régimes ne sont pas comparables, car ils ne couvraient pas les même choses», explique le directeur de développement de l’ASÉQ, Patrick Allard. Alors que le premier offre une couverture complète à 230 dollars, le deuxième couvrait seulement quelques éléments, d’où son coût minime. Les interventions médicales et autres laissés de côté par l’assurance étaient couverts par l’AFESH.
Sur 5 000 membres, près de 2 000 d’entre eux se retiraient chaque année du régime d’assurance collective de l’AFESH. «Ce ne sont pas les personnes les plus démunies qui bénéficient des assurances collectives», soutient Simon Michaud-Blais. Lors de leur création, cette mesure devait être une solution pour les étudiants laissés à eux-mêmes. «Le régime actuel d’assurances collectives coûte trop cher pour les bénéfices retirés par les étudiants», croit-il. Quand l’assureur de l’AFESH, Assomption Vie, a haussé les frais des prestations, l’association est allée de l’avant dans la résiliation de son contrat. Depuis deux ans déjà, la remise en question de leur modèle flottait dans l’air.
L’AFESH désire sortir du secteur privé pour se diriger vers des options à moindre ou sans coûts pour offrir des soins de santé abordables aux étudiants et proposer une alternative aux plus démunis. Si les membres présents à la prochaine assemblée générale se prononcent en faveur d’une cotisation étudiante, celle-ci sera probablement trois fois moindre, pense Simon Michaud-Blais. «Tout dépend de ce qui se dit à l’assemblée générale et de ce que les membres décident de s’offrir», affirme celui-ci.
L’Alliance pour une santé étudiante au Québec (ASEQ) gère tous les régimes des associations étudiantes de l’UQAM à l’exclusion de l’AFESH. Pour son directeur du développement, Patrick Allard, ce nouveau fonds d’entraide en santé représente un projet ambitieux, mais il ne peut en évaluer la viabilité. Ce qui prend l’ASEQ au dépourvu, c’est plutôt les étudiants membres de l’AFESH qui se retrouvent sans assurances et demandent conseil auprès de l’assureur collectif. «Beaucoup d’étudiants nous ont contactés, explique-t-il. Malheureusement, on n’a pas de solution à court terme à leur offrir.»
Depuis le début du contrat, le montant demandé par l’assureur Assomption Vie aux étudiants variait chaque année. Le comité exécutif de l’AFESH, chargé de percevoir le montant, a donc demandé à ses membres de payer un prix fixe. Certaines années ont été déficitaires tandis que d’autres ont dégagé un profit. Grâce aux derniers surplus tirés des assurances et des fonds de l’association, le comité exécutif de l’AFESH a pu créer un fonds d’urgence. Ce montant d’argent permettra de soutenir les étudiants cet automne en cas d’urgence médicale. Les membres de l’exécutif prévoient également de convenir du mode de fonctionnement de ce fonds d’urgence en assemblée générale.
Solution locale
Le Centre d’écoute et de référence, un organisme basé à l’UQAM qui aide les étudiants en difficultés, est ouvert à collaborer avec l’AFESH. «C’est une opportunité pour le centre de venir en aide à ceux qui ont besoin, par exemple, de consulter un psychologue», affirme la directrice, Stella Kukuljan. L’AFESH souhaite ainsi diriger ses étudiants vers les intervenants du Centre d’écoute et de référence qui peuvent déterminer le type d’aide dont ils ont besoin. Ils pourraient ensuite être incités à consulter des psychologues offrant des services plus abordables que ceux du secteur privé. «Ce service existe déjà, mais le but est de renforcer le projet et de maximiser les services aux étudiants», explique Simon Michaud-Blais.
L’AFESH tente présentement d’informer les étudiants à travers un site Internet qui relate toutes les informations liées au futur fonds d’entraide en santé pour les membres de l’association. Le sort de ce nouveau fonds sera décidé par les étudiants de sciences humaines lors de la prochaine assemblée générale, le 8 octobre prochain.
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Pour en savoir plus sur le projet qui sera présenté à l’assemblée générale de l’AFESH:
http://www.afeshsante.uqam.ca/
Pour connaître la couverture offerte par les régimes des autres associations étudiantes de l’Université:
http://santeetudiante.com/rte/fr/UniversitéduQuébecàMontréalUQÀM_Home
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