Le dernier clou

Les compressions budgétaires du gouvernement Couillard forceront le gel du Plan directeur immobilier de l’UQAM. Le projet incomplet laisse plusieurs facultés dans l’incertitude et crée une tension chez les employés.

Après avoir été témoin de la fragmentation de la Faculté de sciences humaines causée par le déménagement du Département de psychologie, l’École des sciences de la gestion (ESG) craint un sort similaire pour l’année à venir. Éparpillée dans les pavillons Saint-Denis (AB), des Sciences de la gestion (R) et J.A.-DeSève (DS), l’ESG doit mettre sur la glace son déménagement au coin des rues Sainte-Catherine et Sanguinet. Les travaux en cours à l’UQAM visent à réaménager les locaux en vue d’un déménagement de trois départements de l’ESG à l’été 2015. La deuxième phase des travaux est reportée dans l’attente d’une nouvelle adresse.

Avec l’embauche de 125 professeurs supplémentaires depuis quatre ans, l’École des sciences de la gestion (ESG) manque de locaux pour répondre à la demande de nouveaux étudiants en sciences de la gestion. Les Services à la vie étudiante (SVE) risquent quant à eux de perdre leur proximité avec les étudiants. Les compressions du gouvernement Couillard forcent la suspension de la deuxième phase de déménagement de l’ESG, ce qui prive les membres de la faculté d’un espace commun. «La phase 2 sera réalisée ultérieurement, quand la situation budgétaire le permettra», explique la directrice avec la presse et évènements spéciaux de l’UQAM, Jenny Desrochers. Une fois les travaux terminés, le Département d’études urbaines et touristiques occupera les locaux laissés vacants par le département des sciences économiques dans le pavillon R, question de gagner un peu d’espace. «Cela permettrait d’être fragmenté dans deux pavillons au lieu de trois, et il y a un corridor qui communique entre le R et le DS», se console le directeur du Département des sciences économiques, Steve Ambler. Selon ce professeur, le déménagement, s’il pouvait être réalisé en entier, serait bénéfique pour l’ESG. «Par rapport au pavillon R, le DS nous offrirait environ 20 % plus d’espace», note-t-il. La première phase du déménagement de l’ESG impliquait le déplacement des départements des sciences économiques, de management et technologie et des sciences comptables. Ceux-ci ont été transférés dans les locaux auparavant utilisés par le Département de psychologie. «On parle de l’aile arrière, sur la rue Christin», précise Jenny Desrochers.

Les difficultés budgétaires de l’UQAM laissent également les Services à la vie étudiante dans l’incertitude. Leurs bureaux devaient se déployer dans le pavillon Berri (AC) aux deux étages supérieurs à la Caisse Desjardins, mais les compressions successives du gouvernement suspendent aussi ce projet. Se plaignant également d’un manque d’espace, les SVE y voient un problème de taille.  L’arrêt du projet provoquera une dispersion du personnel au sein des locaux du pavillon J.-A.-DeSève. «Ce ne serait pas une solution idéale, mais nous verrons à remédier aux problèmes que cela causerait», explique la directrice des Services à la vie étudiante.

Un déménagement dans les locaux de la Caisse Desjardins éloignerait une majorité des étudiants des services cruciaux offerts par les SVE, situés pour l’instant dans les pavillons principaux. «On parle des conseillers à la vie étudiante, de la direction et des services de soutien aux étudiants en difficulté, souligne Manon Vaillancourt. Au SVE, nous sommes inquiets pour la qualité et l’accessibilité des services.»

Les Services à la vie étudiante ne seraient pas les seuls à voir leur déménagement compromis. Selon Jenny Desrochers, afin de réduire les coûts envisagés, plusieurs services offerts au pavillon J.-A.-DeSève resteront où ils sont, dont le Registrariat, la branche des Comptes à payer des Services financiers et l’Aide financière et bourses. «Le Registrariat requiert des espaces et des infrastructures spécifiques et particulières qu’il aurait été couteux de reconstruire ailleurs. Et la récupération des espaces qu’il occupe actuellement aurait aussi nécessité des travaux importants», justifie la directrice des relations avec la presse de l’UQAM.

 

Employés ignorés

Une frustration règne parmi les professeurs et les employés de l’UQAM qui disent avoir été tenus dans l’ignorance depuis le début du projet. «Les architectes de l’UQAM ont développé des plans de réaménagement, mais n’ont pas demandé aux gens qui occupaient ces espaces quels étaient leurs besoins», remarque un des membres étudiants du Conseil d’administration de l’Université, René Delvaux. Les hautes instances de l’UQAM ont le gros bout du bâton, selon l’étudiant. «Les directeurs de département ont été consultés, mais plusieurs choix ont été faits derrière des portes closes», se désole-t-il. Les retards causés par le report du PDI empêcheront entre autres le déplacement de la Faculté de science politique et de droit, de la Faculté des Sciences humaines et la construction d’un nouvel espace sur le toit du pavillon Judith-Jasmin pour l’École des médias.

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Les départements de sciences économiques, sciences comptables et de management et technologie de l’ESG vont déménager à l’été 2015 dans les locaux du pavillon De Sève qui ont été laissés vacants par le département de psychologie.

Le reste des départements de l’ESG étaient sensés les rejoindre éventuellement dans le pavillon de Sève, mais leur déménagement est incertain.

Le gel du PDI entraînerait également l’arrêt de toutes les étapes suivantes, incluant le déménagement de la faculté de sciences politiques et droit dans le R, le regroupement de la faculté des sciences humaines dans le A et celui de la faculté de communication dans le J.

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