La voix du patinage

D’athlète à entraîneur, Alain Goldberg ne se doutait pas qu’il deviendrait l’une des voix les plus connues de l’univers sportif québécois. Avec plus de 20 ans d’expérience derrière la cravate, l’illustre commentateur ne s’essoufflera pas de sitôt.

Lorsqu’une occasion se présente, Alain Goldberg n’hésite pas à sauter sur la glace. À peine revenu des Jeux olympiques de Sotchi, le commentateur sportif a déjà le nez plongé dans d’autres projets. Installé à Québec, sa ville adoptive, pour la préparation de son prochain spectacle Skate Mania, il prend un moment pour raconter son parcours. De la France au Québec, l’homme derrière la voix a marqué l’univers du patinage artistique à sa façon.

Tout a commencé sur les patinoires de France, où il a réalisé ses premières figures à l’âge de six ans. Passionné dès son plus jeune âge par le patinage artistique, le jeune homme était déterminé à faire sa place parmi les grands. C’est avec un brin de nostalgie dans la voix qu’il se remémore l’épisode l’ayant poussé à arrêter la compétition. «À la suite d’une blessure en compétition de couple à l’âge de 18 ans, j’ai décidé de continuer en tant qu’entraîneur», raconte-t-il. C’est en 1978, après avoir enseigné son sport pendant une dizaine d’années en France, qu’il a choisi de quitter son pays natal. Alain Goldberg est alors contacté par une ancienne élève Canadienne. Il décide de faire le grand saut et arrive au Québec.

Un défi de taille l’attendait puisque l’équipe de patinage artistique de la ville de Jonquière avait besoin d’un entraîneur expérimenté. «À l’époque, tous les entraîneurs de ce niveau étaient à Vancouver, en Ontario, à Montréal, mais aucun ne voulait aller à Jonquière», explique l’ancien athlète. Michel Pellerin, chorégraphe, metteur en scène et ami d’Alain Goldberg, se souvient que la nouvelle circulait en ville. Le professionnel faisait déplacer les athlètes qui aspiraient à devenir de grands patineurs. Michel Pellerin se rappelle du chemin parcouru chaque fin de semaine entre Shawinigan et Jonquière afin de perfectionner son coup de patin. «Dès notre première rencontre, sa passion m’a été transmise.»

Enthousiaste à l’idée de relever de nouveaux défis, Alain Goldberg doit cependant s’adapter à un nouveau système de patinage. «Il a fallu que je change ma manière de faire et ma manière d’être afin de devenir la personne que je suis maintenant, confie le commentateur. Mais ça m’a apporté beaucoup sur le plan personnel, parce que ça a transformé ma vision du monde.» À ses yeux, l’intégration à un nouveau milieu de vie dépend de la volonté de chacun. «Je suis un Québécois, avec l’accent français», lance-t-il en
s’esclaffant. Avec du recul, Alain Goldberg ne regrette en rien le pas de géant qui l’a mené ici.

Programme long

Alain Goldberg n’était toutefois pas destiné à rester sur le banc bien longtemps. En l’entendant parler de patinage artistique dans les arénas de Jonquière, le présentateur de Radio-Canada, Gérard Potvin, lui propose de passer derrière le micro avec lui pour coanimer Les Héros du samedi, une émission consacrée à cette discipline. «Au moment où il a débuté ses analyses à l’émission, personne au Québec ne savait raconter et décrire avec autant de détails que lui», se rappelle Michel Pellerin. À la suite de cette première apparition télévisuelle, le réalisateur de l’émission recommande Alain Goldberg à un collègue. Il n’en fallait pas plus pour lancer sa carrière.

Il s’envole donc à Cincinnati pour couvrir le Championnat mondial de patinage artistique aux côtés de Jean Pagé. «On a fait le tour du monde ensemble, se remémore celui-ci. Il n’y a pas un autre analyste qui lui arrive à la cheville. Alain Goldberg, c’est de la classe internationale !» Multipliant les couvertures de championnats, Alain Goldberg façonne peu à peu sa marque de commerce. Les Jeux olympiques d’Albertville en 1992 lui servent de baptême sur la scène internationale. Depuis, il ne rate aucun rendez- vous olympique. «À chaque fois, c’est spécial, c’est quelque chose de grandiose », relate-t-il, émotif.

Même si les années passent, Alain Goldberg ne manquera jamais de mots pour décrire son sport favori. L’évolution de la discipline réussit à tenir le commentateur en haleine. «Il y a eu tellement de progrès depuis 1987, autant au niveau technique que chorégraphique, croit Alain Goldberg. La préparation mentale doit cependant s’améliorer si les athlètes désirent obtenir les résultats escomptés lors de grandes compétitions.»

Sa passion pour le patinage transparaît dans sa façon de commenter son sport. «Avec sa volonté de partager des moments uniques avec les téléspectateurs, il réussit à faire comme s’ils étaient présents eux aussi, témoigne Michel Pellerin. Il est devenu la voix du patinage au Québec. Si vous écoutez un championnat et que la voix d’Alain n’y est pas, il manque de magie et de finesse.»

Même s’il n’a pas réussi à assouvir son rêve d’athlète, Alain Goldberg a tout de même laissé sa marque. «J’aurais voulu être un grand patineur, ce que je n’ai pas été, mais ça m’a donné la frustration nécessaire pour faire ce que je fais en ce moment», soutient le commentateur. Pour le moment, Alain Goldberg a un agenda bien chargé. En plus de produire des spectacles de patinage réunissant aussi le chant et la danse, il voyagera un peu partout pour analyser plusieurs compétitions.
Pour lui, le patinage dépasse les limites du sport et fait figure d’art.

D’athlète à commentateur, en passant par la tâche d’entraîneur, il va sans dire que le patinage artistique est désormais plus qu’une passion: il fait partie intégrante de son quotidien. En sautant dans l’avion qui le menait au Canada, il n’aurait pu espérer mieux pour sa carrière et sa famille. Il se contente de dire qu’il mène une vie au Québec, tout simplement «magnifique».

Photo: gracieuseté Alain Goldberg

Commentaires

Une réponse à “La voix du patinage”

  1. Avatar de jovette bernier
    jovette bernier

    Je désire contacter Christian Goldberg pour lui offrir un contrat concernant un projet d’édition.
    Je suis membre de l’Union des écrivains du Québec. Je suis membre de Patinage Canada.
    Je suis diplômée de l’Université du Québec.

    Jovette Bernier

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