Il y a un an de cela, je m’envolais vers Séoul, en Corée du Sud, où j’allais effectuer un programme d’échange étudiant avec l’aide du Service des relations internationales (SRI) de l’UQAM. J’y ai passé cinq mois hallucinants pendant lesquels j’ai mangé beaucoup de riz et j’ai développé une affection jusqu’alors inégalée pour le karaoké. Je vous épargne une liste exhaustive de mes découvertes et de mes impressions du pays, qui serait beaucoup trop longue de toute façon. Disons simplement que ce voyage m’en a appris énormément sur l’Asie et sur moi-même et qu’il a changé la façon dont je perçois désormais le style de vie nord-américain. C’est déjà beaucoup.
Je me souviens m’être dit, probablement lors d’une soirée entre étudiants internationaux, que les échanges académiques devraient être obligatoires dans tous les étudiants universitaires au Québec, voire au monde. Apprendre comment vivent nos confrères ailleurs sur la planète me paraissait alors une bonne façon de rendre le genre humain un peu moins niaiseux. Nous sommes sur une bonne lancée, à l’UQAM. Les étudiants sont de plus en plus nombreux à partir à l’étranger à la session d’automne ou d’hiver (voir article ici). La montée en popularité des échanges académiques se produit à l’échelle mondiale. En 2013, il y avait 4,5 millions d’étudiants internationaux dans le monde, dont 53% provenaient de l’Asie, principalement de la Chine, de l’Inde et de la Corée du Sud, selon l’OCDE. Ce chiffre a doublé depuis l’an 2000. En 2011, 47 000 Canadiens ont effectué un séjour académique à l’étranger, la majorité aux États-Unis.
Plusieurs représentants d’universités canadiennes estiment toutefois que davantage d’étudiants d’ici devraient ajouter une expérience internationale à leur cheminement académique. «Seulement 12% des étudiants au baccalauréat aujourd’hui participent à une expérience d’étude internationale avant l’obtention de leur diplôme de premier cycle. Le monde exige beaucoup plus de nous», plaidait Alastair Summerlee, président de l’Université de Guelph, dans une lettre ouverte publiée dans le Toronto Star en septembre 2012. Selon l’auteur, une expérience de mobilité internationale deviendra bientôt la norme et sera très prisée par les employeurs. Ce standard est d’ailleurs très présent en Europe, où le programme Erasmus a popularisé de tels séjours.
Le monde n’a jamais été aussi accessible, du moins pour les étudiants avec une cote Z supérieure à 2,8… Pour faire sa marque sur la scène mondiale, le Québec devra entre autres miser sur l’internationalisation de sa jeunesse. La bourse à la mobilité reste un appui financier essentiel et une occasion pour des jeunes peut-être moins fortunés de vivre une expérience de voyage et de découverte. Malheureusement, l’argent ne pousse pas dans les arbres, et c’est d’autant plus vrai à l’UQAM, où le financement – et l’espace – est un combat de tous les instants. Il serait dommage que le SRI ait à restreindre davantage ses critères d’admissibilité aux bourses à la mobilité, mais ce sera inévitable si le Ministère ne prend pas la décision d’accorder des subventions plus généreuses. Mais se fier uniquement aux résultats scolaires pour déterminer de l’attribution de ces bourses serait une erreur.
Camille Carpentier
Chef de pupitre UQAM
uqam.campus@uqam.ca
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