Le Centre des femmes de l’UQAM a tenu le 13 février un atelier pratique sur le consentement en mixité en lien avec les dénonciations d’agressions sexuelles. Déçues des mesures en place à l’UQAM, les organisatrices cherchent à combler le manque de sensibilisation par l’éducation des étudiants sur ce sujet sensible.
Hommes et femmes étaient admis à l’atelier, une mesure spéciale pour l’activité. «Habituellement, on privilégie la non-mixité, mais on voulait que les deux sexes puissent prendre conscience du problème qui touche les femmes», a expliqué l’organisatrice de l’atelier, Sarah Guertin. Prévu depuis plusieurs mois, l’évènement a pris tout son sens avec des divulgations troublantes à l’automne. «Pour la première fois depuis la grève, nous avons reçu des dénonciations publiques d’agressions sexuelles en novembre», a-t-elle raconté. Un précédent atelier sur la violence envers les femmes avait eu lieu en 2013 et la tenue de l’atelier sur le consentement se voulait une continuation de la sensibilisation.
Les mesures de sensibilisations prises par l’UQAM pour aider les femmes victimes de violence déçoivent grandement Sarah Guertin. Un bureau pour les plaintes d’agressions sexuelles est ouvert à l’UQAM, mais son efficacité laisse à désirer, selon la militante. «On a appris qu’ils n’avaient rien reçu dans la dernière année, ce qui me fait grandement douter de la véritable aide qu’ils peuvent apporter», a-t-elle dénoncé.
Étudiante au certificat en études féministes, Laurence Gabrielle Gerbille a assisté à l’activité et s’est dit troublée par ce qu’elle a entendu sur le sujet. «Il y a beaucoup de sexisme dans ces situations, car plusieurs ont une vision archaïque du consentement», affirme-t-elle. Membre du conseil d’administration du centre de femmes l’Autonomie en soiE de Saint-Hyacinthe, Julie Laplante précise qu’il faut différencier les définitions légales et sociales. «Même si une femme dit oui à une relation sexuelle, ce peut être par manque de confiance en soi, le désir d’en finir le plus vite possible ou le besoin de répondre aux pressions sociales», énumère-t-elle. À son avis, l’hypersexualisation de la société, en particulier dans le monde culturel représente le parfait exemple du poids mis sur les épaules des femmes modernes.
Les préjugés sont nombreux dans le débat sur la définition du consentement, constate Julie Laplante. «Le pire probablement est celui où j’entends que l’habillement léger consiste en une invitation à une relation sexuelle», s’indigne-t-elle. L’apparente facilité de dénoncer son agresseur choque également l’administratrice. Pour régler le problème, la sensibilisation et la mise en place d’une meilleure aide aux victimes sont les clés pour elle. «Il faut absolument mieux soutenir les victimes dans un environnement où elles seront à l’aise», croit-elle.
Le Centre des femmes de l’UQAM compte également aller dans cette direction, mais souhaite un meilleur soutien de la part de l’Université. Centre espère multiplier les activités de sensibilisation sur cette problématique dans la prochaine année.
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