Garder le focus

Une fois arrivés à l’université, les étudiants qui vivent avec un trouble de déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDA/H) font face à plusieurs difficultés. L’UQAM a mis sur pied les rencontres Focus, une série d’ateliers spécialement conçus pour eux.

«Les étudiants TDA/H ont toutes les capacités intellectuelles pour réussir leurs études», assure d’entrée de jeu la professeure au département d’éducation et formation spécialisées de l’UQAM, France Dubé. En revanche, le contexte d’apprentissage peut parfois poser problème. «Pour un étudiant qui a un trouble de déficit de l’attention, faire un examen dans un groupe de 60 étudiants, avec les bruits que ça comporte, c’est difficile, soutient-elle. Il aura sans doute du mal à se concentrer où à compléter l’examen à temps.»

C’est dans l’optique d’offrir à ces étudiants un encadrement plus adapté que les rencontres Focus ont été mises sur pied. Initiées depuis la session d’automne 2013, elles permettent aux étudiants avec un TDA/H d’avoir un lieu où ils peuvent rencontrer des jeunes qui vivent la même chose qu’eux. «La première édition a eu lieu en septembre avec sept participants. Cette session-ci, on en a 12, relate la psychologue en soutien à l’apprentissage et instigatrice du projet, France Landry. L’idée derrière le concept d’un groupe fermé était de créer un esprit de groupe, un lieu où les étudiants peuvent échanger entre eux.»

Sur une base volontaire, les rencontres qui s’échelonnent sur huit semaines sont animées par la psychologue, accompagnée d’une psychoéducatrice. «On demande aux étudiants, s’ils sont intéressés, à participer à toutes les rencontres, mentionne-t-elle. On leur propose des stratégies d’études différentes, mais les séances leur permettent aussi de discuter de leurs difficultés et de faire part de leurs questionnements.»

La psychologue soutient qu’environ 65% des enfants qui reçoivent un diagnostic de TDA/H gardent leurs symptômes à l’âge adulte. France Dubé reconnaît qu’une fois plus âgés, la plupart des personnes aux prises avec ce trouble arrivent à développer des stratégies pour contrôler leur impulsivité ou développer leur concentration. «Souvent, ces étudiants vont faire plus de sport ou s’entraîner en matinée pour évacuer leur trop-plein d’énergie afin d’arriver à être plus calmes et plus concentrés le reste de la journée», avance la professeure.

Malgré tout, la plupart d’entre eux a besoin de services adaptés à leur situation. Les rencontres Focus amènent les étudiants avec un TDA/H à prendre conscience des ressources disponibles autour d’eux. «Ils peuvent notamment s’inscrire au Service aux étudiants en situation de handicap de l’UQAM, et éventuellement avoir droit à une panoplie de services, stipule France Landry. Ça peut aller d’une technologie adaptée à des heures supplémentaires ou un local isolé pendant les examens, par exemple.»

France Landry se réjouit pour sa part du succès des rencontres Focus et des commentaires positifs reçus des étudiants. «Les commentaires qu’on reçoit le plus sont qu’ils aiment pouvoir discuter en groupe de ce qu’ils vivent, note-t-elle. Sur les sept étudiants qui ont participé à la première séance, six ont décidé de poursuivre les rencontres à la session d’hiver.»

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