Avec le Grammy gagné en 2010 pour son précédent album, The suburbs, le band montréalais Arcade Fire avait beaucoup de pression avec son nouvel opus, Reflektor. Fidèle à ses habitudes, le groupe indie-rock a puisé dans diverses inspirations afin d’offrir un concept original et surprenant, faisant fi d’un succès facile. On a donc droit à un album double de 75 minutes contenant plusieurs chansons faisant référence à Haïti et au Brésil, que ce soit textuellement ou musicalement. Ajoutons à cela des chansons rappelant vaguement David Bowie ou d’autres titres carrément ambiants, et cela donne un album éclaté et très riche.
La question est de savoir si cette audace sourit encore au groupe. Plusieurs écoutes sont nécessaires pour assimiler toute la richesse de l’album, qui débute sur sa chanson-titre Reflektor, d’une durée de sept minutes. Le band a choisi d’enregistrer des chansons pour la plupart longues et complexes. Celles-ci pourront difficilement passer à la radio, même avec une cure d’amincissement majeure. Cela rend l’album peu accessible au grand public, quoique l’efficacité virale de sa campagne de promotion attirera les curieux.
Audacieux, Reflektor séduit déjà plusieurs fans de musique indie parfaitement à l’aise avec des chansons de six minutes et plus. D’autres auditeurs, moins ouverts, décrocheront au deuxième disque, encore plus expérimental que le premier. L’album n’est pas mauvais, c’est la seule certitude à avoir. Au-delà de cela, difficile de juger s’il est meilleur ou pas que les opus précédents; il est juste très différent. Chaque album d’Arcade Fire va dans de nouvelles avenues et celui-ci a osé aller vers des chansons beaucoup moins accrocheuses au premier abord. C’est à la fois sa force et sa principale faiblesse.
Reflektor, Arcade Fire, sorti le mardi 29 octobre 2013.
crédit photo: Facebook
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