Debout, fier et indépendant

Se tenir debout, fier et résistant comme un chêne n’a jamais été facile pour un média indépendant. Les bourrasques de la concentration de la presse, de la rareté de la publicité et des pressions des gros lobbies en ont déraciné plus d’un. Et pourtant, malgré les tempêtes, vous en tenez un exemplaire dans vos mains.

Je n’ai jamais considéré le Montréal Campus comme un journal étudiant. C’est avant tout une voix libre, forte, curieuse et nécessaire, rédigé par des passionnés de l’information qui fréquentent un lieu, l’université, et un quartier mythique au cœur de la ville, le Quartier latin. Le fait que les journalistes y soient aussi des étudiants ou des anciens, c’est important, mais secondaire.

Je pourrais vous dire à quel point le Montréal Campus a formé de bons journalistes qui aident aujourd’hui la société québécoise à y voir plus clair. Sans ce journal, nous serions moins nombreux, et surtout, moins efficaces pour «débusquer le coquin». Le côté formateur de ce canard — un baccalauréat en soit — est indéniable. Mais ce n’est pas pour cette raison qu’il est incontournable.

Des reporters, correcteurs, photographes et chefs de pupitre oeuvrent au Montréal Campus afin de lier entre eux les membres d’une communauté, à les tenir au courant de leurs nouvelles, à les faire réfléchir, à les secouer aussi. Et à les faire avancer.

Sans un journal indépendant capable de brasser des idées, de lancer des débats, de dénicher des exclusivités locales, le dynamisme uqamien risque de s’étioler. De perdre de son élan. De ne plus avoir de liant.

Être une université plus bête. Pour un haut lieu du savoir, c’est doublement bête.

L’information, c’est le pouvoir, dit-on. Celui de faire des choix éclairés. Nous sommes dans une ère où cette information se partage à grande vitesse. Encore faut-il quelqu’un pour la trouver et la mettre en contexte.

Pour son propre bien, une communauté comme l’UQAM — que j’ai fréquentée avec fierté — devrait tout mettre en œuvre pour assurer l’avenir du Montréal Campus.

Mais il ne faut jamais oublier que sa vivacité et sa force proviennent de toutes ces personnes qui ont ramassé le Montréal Campus dans un présentoir, qui l’ont lu sur-le-champ ou conservé pour plus tard, prêté à un ami ou à un membre de la famille. Qu’il est là, présent, debout et fier, parce que vous y êtes avec lui.

Alec Castonguay
Chef du bureau politique
Magazine L’actualité

Commentaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *