Reprise des hostilités à Montréal

Policiers et manifestants se sont retrouvés mercredi après-midi. Le centre-ville de Montréal a été le théâtre d’une manif-action illégale à l’intérieur du chantier abandonné de l’Îlot Voyageur.

La centaine d’étudiants rassemblés à la place Émilie-Gamelin répondaient ainsi à l’appel lancé sur Internet par l’International Student Mouvement (ISM). Le groupe avait invité les étudiants de partout dans le monde à participer au Global Action Day, une journée internationale de protestation contre la marchandisation de l’éducation. Seule l’Association facultaire des étudiants en arts de l’UQAM (AFEA) était en grève pour l’occasion.

Le rassemblement a rapidement été déclaré illégal par le Service de police de la ville de Montréal (SPVM) en vertu du règlement P-6 puisque les manifestants n’avaient pas fourni leur itinéraire. Plusieurs militants masqués ont alors défoncé les portes du chantier de l’Îlot Voyageur pour suspendre des bannières sur la façade de l’édifice. On pouvait notamment y lire «Amnistie pour les arrêtés de la grève». La manifestation s’est conclue au coin des rues St-Denis et Maisonneuve après que le SPVM ait procédé à des arrestations ciblées parmi les manifestants.

Mouvement en mutation

Pour plusieurs étudiants, cette manifestation avait pour but de maintenir la visibilité du mouvement avant que n’ait lieu le Sommet sur l’éducation supérieure promis par le gouvernement Marois. Pour l’étudiant en philosophie à L’Université de Montréal, Julien Labonté, une large part du combat reste à être menée. « Malgré l’abolition de la hausse, plusieurs étudiants passent encore plus de temps à travailler que sur les bancs d’école, s’indigne-t-il. On considère toujours l’éducation comme un bien monnayable. Il faut nous sortir de cette logique utilitariste.»
Le Sommet organisé par Québec ne semble pas soulever grand optimisme chez la frange la plus militante du mouvement étudiant. Plusieurs slogans anti-péquistes ont d’ailleurs été scandés cet après-midi durant la manifestation. L’attitude est tout autre du côté des fédérations étudiantes qui ont mis fin aux moyens de pression et se préparent activement au Sommet sur l’éducation supérieure.

L’Association pour une solidarité syndicale étudiante (ASSE) n’a, de son côté, toujours pas annoncé si elle participait au Sommet, mais entend organiser un grand rassemblement national avant la tenue de celui-ci. Une manifestation est également prévue le 22 octobre prochain à Montréal.

Crédit photo: François Joly

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