Après une décision de l’Aide financière aux études (AFE), plusieurs étudiants n’ont d’autre choix que de se rabattre sur le Fonds de solidarité inter-UQAM, initiative qui aide les étudiants en situation précaire.
Devant le Café des arts, la file d’attente s’étire. Le malaise est perceptible, surtout pour les nombreux parents étudiants qui sont venus chercher de la nourriture, des vêtements et d’autres denrées essentielles. «Il y a beaucoup de gêne. Il fallait même convaincre certains d’accepter des paniers», raconte Marjolaine Deneault, secrétaire à l’Association facultaire des étudiants en arts de l’UQAM (AFEA) et une des instigatrices du projet.
La décision de l’AFE a été un choc: aucun prêt, ni bourse ne seront accordés pendant le mois de septembre aux étudiants touchés par la reprise de la session d’hiver. Dès le mois d’août, les courriels de demandes d’aide financière s’accumulaient sous les yeux de l’étudiante. «Déjà on avait des témoignages d’étudiants dans des situations très précaires. Mais les moyens financiers nous manquaient pour les aider», explique-t-elle.
Avec un mandat de l’AFEA entre les mains depuis le 9 août dernier, Marjolaine Deneault et sa collègue, Valérie McCutcheon, étudiante en sociologie, ont rapidement passé de la parole à l’acte. Les deux étudiantes ont organisé des collectes de dons et denrées et établi un partenariat avec Moisson Montréal. Un mois plus tard, avec une équipe de bénévoles, l’initiative des deux étudiantes a profité à environ 250 personnes. 75 % d’entre eux sont des parents étudiants.
Sans l’aide gouvernementale, jongler entre études intensives, responsabilités familiales et le travail devient un casse-tête impossible à résoudre. «Avec des cours de soirs, des cours de fin de semaine, c’est beaucoup de frais supplémentaires et énormément de temps perdu», raconte la membre du Comité de soutien aux parents étudiants (CSPE) Gabrielle Dumoulin. On vit maintenant sur la marge de crédit. Ce n’est pas normal, alors que c’est le gouvernement lui-même qui a fait trainer le conflit et qui a causé le prolongement de la session.»
Le Service à la vie étudiante (SVE) a réagi à la situation en bonifiant son fonds de dépannage institutionnel. Toutefois, la directrice des communications par intérim de l’UQAM Jennifer Desrochers a confirmé en début de semaine qu’aucun montant de ce fonds n’avait été remis aux étudiants jusqu’à présent, mais que le processus s’enclencherait dans les prochains jours.
L’objectif de la SVE est de récolter 100 000 $, afin de remettre des prêts sur l’honneur. Une aide appréciée, mais pas adaptée selon l’avis de Gabrielle Dumoulin. «Ça ne prend pas en compte tout l’impact, car ça représente un endettement supplémentaire pour beaucoup de parents étudiants», croit-elle.
Même s’il n’y a jamais eu de rapport officiel entre eux, le Fonds de solidarité inter-UQAM et le fonds de dépannage institutionnel sont complémentaires selon Jennifer Desrochers. «Nous, c’est des sous qu’on donne, que ce soit pour arrondir un loyer ou payer son compte d’Hydro», rajoute-t-elle.
Les fonds gouvernementaux attendus doivent arriver au courant du mois prochain. Entre temps, les distributions du Fonds de solidarité continueront tous les lundis jusqu’au 29 octobre, tient à mentionner Marjolaine Deneault. «C’est le temps qu’il faut pour que les gens reprennent vraiment le dessus.»
Pour plus d’informations sur le Fonds de Solidarité inter-UQAM :
https://www.facebook.com/FondDeSolidariteInterUqam
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