L’UQAM change de partenaire

Nouvelle rentrée, nouveaux locaux pour le campus Rive-Sud de l’UQAM qui fait sa niche à l’Université de Sherbrooke à Longueuil.

Le campus Rive-Sud de l’UQAM a passé l’été dans les boîtes, pour élire domicile quelques centaines de mètres plus loin. En date du premier octobre, les étudiants vont découvrir les nouvelles installations uqamiennes. L’UQAM remballait ses bagages pour une troisième fois en 30 ans et occupe désormais le niveau 8 et la suite 2050 du campus de l’Université de Sherbrooke (UdeS).

«L’UQAM voulait offrir des cours de jour et actuellement le collège Champlain est plein. On n’a pas d’espace à accorder à l’Université pour qu’elle puisse accorder des cours de jours ici», explique le directeur du campus de Saint-Lambert du Collège Champlain, Donald Shewan. Malgré la fin de leur entente, le haut-gradé ne tarit pas d’éloges sur son ancien partenaire. «De notre côté, notre relation avec l’Université a été excellente, ça a été une fierté d’accueillir l’UQAM dans notre campus», complimente-t-il.

Ce déménagement n’est pourtant pas vu d’un bon œil chez les hautes instances universitaires. Dans son rapport annuel publié en novembre dernier, le Centre interuniversitaire de recherche en analyse des organisations (CIRANO) recommandait d’imposer un moratoire sur l’établissement des succursales hors campus des universités québécoises. L’heure est à la justification pour le rectorat de l’UQAM dans ce dossier. «La superficie réservée à l’UQAM à Longueuil est prédéterminée, ce qui permet de mieux en planifier l’utilisation. L’accès à ces espaces à toutes les plages horaires de la journée et la proximité du campus central de l’UQAM présentent des avantages uniques», défend le vice-recteur à la vie académique de l’UQAM, Robert Proulx.

Selon l’un des fellows associés du CIRANO, Manuel Crespo, l’institution universitaire n’est pas l’organisation qui retire le plus d’argent de son site délocalisé. D’après les chercheurs du CIRANO, l’UQAM est en mode défensif pour empêcher l’arrivée d’universités concurrentes et ainsi conserver un monopole des cours offerts dans la région. «Elle a préféré concentrer ses efforts dans la région métropolitaine, son objectif de déploiement n’est pas le même que l’Université Laval ou de Sherbrooke qui est bien plus large et répandu au Québec», explique Manuel Crespo.

L’UQAM remet les pendules à l’heure

L’Université du peuple avait emménagé dans les pavillons du Collège Champlain en 2004, faute d’espace disponible dans ses précédents locaux au Complexe St-Charles à Longueuil. Le transfert était temporaire, mais a renforcé la présence de l’UQAM, déjà active en Montérégie depuis plus de 30 ans. «Les cours sont offerts à différents endroits pour permettre une plus grande accessibilité aux études universitaires, une flexibilité des horaires et une proximité du lieu de travail ou du domicile», justifie Robert Proulx.

Le vice-recteur ne cache pas sa satisfaction face aux nouveaux locaux de l’UQAM dans le pavillon de l’Université de Sherbrooke à Longueuil. «Le nouvel emplacement offre une plus grande proximité avec le campus central, une accessibilité directe aux réseaux de transport en commun et favorise l’utilisation conjointe d’un édifice qui a été conçu pour les besoins de l’enseignement universitaire», expose-t-il. Par contre, il n’y a aucune entente prévue entre la STM et l’UQAM pour réduire les coûts de transport de Longueuil à Montréal. Les étudiants devront débourser 93,50$, au lieu de l’habituel tarif étudiant de 43,50$, pour obtenir une carte de la zone trois, leur évitant de payer 3$ à chaque retour en ville.

L’UQAM n’en est pas à sa première collaboration avec l’UdeS. Les deux universités coopéraient déjà sur la Chaire de recherche sur l’intérêt des jeunes à l’égard des sciences et de la technologie lancée en janvier dernier à la biosphère. L’établissement montréalais s’est tourné vers son associé pour louer de nouveaux espaces administratifs et des salles de cours dans le cadre d’un bail à long terme, qu’aucune des deux instances ne veut s’aventurer à dévoiler. L’UQAM a encore bien d’autres problèmes à régler − et encore des boîtes à défaire. Malgré les dénonciations quant à la nécessité de ses quatre campus satellites, l’Université fait un pied de nez à ses détracteurs et finalise le déménagement. Son sigle trône désormais sous celui de son nouvel allié, visible d’une rive à l’autre.

Crédit photo: Abdallahh/ Flickr

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