Même si la grève en est à sa neuvième semaine et qu’une certaine fatigue peut commencer à se faire sentir chez certains étudiants, les porte-paroles des trois principales associations étudiantes sont unanimes quant à la nécessité de poursuivre la mobilisation.
«On le voit, ça prend de la pression et il faut continuer d’en mettre pour faire reculer le gouvernement», souligne la présidente de la Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ), Martine Desjardins. Selon elle, l’annonce faite jeudi dernier par la ministre de l’Éducation Line Beauchamp sur la bonification du programme des prêts a «choqué beaucoup d’étudiants», ce qui pourrait faire augmenter les votes de reconduction de grève à travers la province. Son collègue de la Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ), Léo Bureau-Blouin, insiste plutôt sur la nécessité pour les étudiants de multiplier les actions publiques. «On veut que le conflit se règle, mais on est prêt à continuer la grève tant qu’il n’y aura pas d’entente qui soit trouvée», ajoute-t-il.
Aux yeux des associations étudiantes, la pression venant de la société civile sera de plus en plus forte pour que le gouvernement en vienne à une négociation avec les étudiants. «C’est indéniable, il a tout intérêt à négocier, justement à cause de cette pression-là. D’autant plus que les gens mettent en doute sa capacité à gérer la situation», ajoute Léo Bureau-Blouin. Si le gouvernement leur apporte une proposition sur la hausse des frais, la FECQ, la FEUQ et la CLASSE s’engagent à négocier ensemble. Les assemblées générales des différentes universités devront ensuite discuter de ladite proposition, puis voter pour ou contre son adoption.
Les associations étudiantes n’ont pas d’échéancier précis sur le déroulement de la grève et ne se fixent pas de date butoir pour y mettre fin. «La grève n’a pas commencé en même temps pour tout le monde. Il n’y a donc pas une date critique pour le retour des cours, mais plusieurs», soutient Gabriel Nadeau-Dubois, porte-parole de la Coalition large de l’Association pour une solidarité syndicale étudiante (CLASSE). Par ailleurs, les représentants étudiants excluent une annulation de la session, puisque la ministre elle-même l’a confirmé la semaine dernière, et restent optimistes quant à l’issue du conflit. «On va trouver une solution, sans aucun doute», assure le porte-parole de la CLASSE.
Appel à un «printemps québécois»
La lutte étudiante n’a pas connu de répit en ce lundi de Pâques, alors que se tenait à la place Émilie-Gamelin un rassemblement familial intitulé «Vers un printemps québécois» organisé par la CLASSE. Environ un millier de personnes y ont participé, malgré le mauvais temps. L’événement se voulait un élargissement de la lutte étudiante pour réaliser un «printemps québécois», à l’image des révoltes populaires du printemps arabe.
En marge de ce rassemblement, la CLASSE a invité la population à se faire entendre aux côtés du mouvement étudiant le samedi, 14 avril prochain, à Montréal lors d’une grande manifestation pour souligner le neuvième anniversaire de l’arrivée au pouvoir du gouvernement de Jean Charest. Une manifestation à relais est aussi prévue ce mercredi de 7h à 19h au Square Victoria.
Crédit photo: Simon Dansereau
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