Un jeûne à relais

Sous le nom du collectif La faim de la hausse, une dizaine d’étudiants du Cégep Édouard-Montpetit, à Longueuil se passent le flambeau, depuis le samedi 31 mars , à l’occasion d’une grève de la faim qui durera jusqu’au recul complet du gouvernement libéral sur la hausse des frais de scolarité.

Ce jeûne à relais fonctionne en «bloc» de 48 heures. Une équipe de quatre personnes s’installe avec une tente à un endroit précis et se prive de nourriture durant deux jours. À la fin de leur jeûne où seule l’eau est autorisée, un nouveau quatuor prend la relève et change d’emplacement.

Cette action vise à sensibiliser la population à la précarité financière des étudiants. «On entend souvent dire que les étudiants sont tous riches, mais c’est faux. Certains peuvent se permettre d’avoir un iPhone et de faire des voyages dans le Sud, par exemple, mais ils sont une minorité. Nous voulons aussi démontrer que nous sommes prêts à faire des sacrifices pour la cause», explique Rémi Thériault, l’un des instigateurs du collectif, qui raconte qu’un travailleur s’est joint à eux par solidarité le 31 mars dernier pour un jeûne de 24 heures.

«C’est un moyen de plus de s’impliquer et une façon de se mettre dans la peau des gens qui doivent se priver de nourriture pour joindre les deux bouts», affirme pour sa part l’une des dernières participantes, Jacinthe Roy.

 

Pépins sur l’emplacement

Le collectif en était à son troisième bloc qui se déroulait pour une seconde fois au Cégep Édouard-Montpetit, lors du passage de Montréal Campus. Les étudiants ont voulu, jeudi matin, s’établir à la Place d’Armes, dans le Vieux-Montréal, qui avait été choisie pour son achalandage touristique et la présence d’institutions financières à proximité.  Mais deux policiers ont cependant donné l’ordre aux cégépiens de démonter la tente, puisqu’ils contrevenaient aux règlements municipaux sur les parcs. «Je crois que vous avez fait vos tests pour l’été», a dit sur un ton humoristique l’un des agents.

Plus tôt, Rémi Thériault assurait avoir le droit d’occuper les lieux durant 48 heures parce que, selon lui, les lois entourant les places publiques diffèrent de ceux des parcs et permettraient l’occupation de l’endroit au cours de la nuit. Les règlements de l’arrondissement Ville-Marie ne font toutefois aucune distinction entre parc, place publique et square. La Place d’Armes est ainsi fermée de minuit à 6h tous les jours et la Ville proscrit la présence de toutes formes d’installations sur le sol, sans permis.

Les grévistes ont procédé dans l’immédiat à défaire leur campement et se sont déplacés devant les bureaux du ministère de l’Éducation au 600 rue Fullum, à Montréal, où une première équipe avait procédé, la fin de semaine dernière, à un jeûne. Toutefois, des policiers ont évincé une fois de plus, jeudi, le groupe d’étudiants.

Ainsi, jusqu’au vendredi 6 avril à15h, les quatre cégépiens ont décidé de camper sur les terrains du Cégep Édouard-Montpetit tout comme en début de semaine. La direction de affaires étudiantes et communautaires de l’établissement appuie l’action, non de façon partisane, mais dans un but de s’assurer de la conformité et de la sécurité de la grève de la faim. Le prochain bloc aura lieu après le congé de Pâques et inclura des étudiants provenant de Cégeps et d’universités différents.

Huit étudiants du Centre collégial de Mont-Laurier ont aussi entrepris une grève de la faim de 48h, qui s’est terminée jeudi à minuit, pour soutenir leurs collègues de Longueuil.

Crédit photo: Frédéric Lacroix-Couture

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