Députés libéraux dans la mire

Les trois principaux représentants étudiants de la lutte contre la hausse des frais de scolarité ont dévoilé, ce matin, leurs stratégies des prochaines semaines pour entamer des négociations avec le gouvernement de Jean Charest.

Ensemble, la Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ) et la Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ) profitent d’une possible élection au cours des prochains mois pour discréditer le Parti Libéral du Québec (PLQ). Elles viseront au cours du prochain mois dix députés libéraux ayant obtenus une faible majorité aux dernières élections provinciales, en 2008. «On s’est rendu compte que le seul langage que parlait le Parti Libéral était celui des élections et de l’argent. On a donc décidé de viser ces deux éléments», affirme le président de la FECQ, Léo Bureau-Blouin.

Une dizaine de personnes de la FEUQ et de la FECQ feront du porte-à-porte, de l’Abitibi-Est jusqu’aux Îles-de-la-Madeleine, dans des secteurs bien précis de chacun des comtés où le vote fut très serré entre le député et son principal adversaire. L’équipe militante rencontrera le nombre de citoyens selon la majorité de voix obtenue par le député afin de persuader ces électeurs de voter pour une formation politique autre que le Parti Libéral du Québec (PLQ) au prochain scrutin. Par exemple, dans le comté de Châteauguay, le libéral Pierre Moreau a gagné par 495 voix. Les étudiants rencontreront alors 495 électeurs.

Les fédérations étudiantes dévoileront également au courant de cette campagne deux scandales qui touchent chacun des députés ciblés. «Il y a des citoyens qui nous ont déjà écrit pour nous dire qu’ils commençaient être tannés de leur député libéral et pour nous dévoiler certains scandales. Nous sommes confiants en misant sur cette grogne populaire de réussir à faire une différence», assure Léo-Bureau Blouin. Une autre équipe se chargera de contacter les donateurs du PLQ afin de les amener à ne plus cotiser au parti jusqu’au moment où le gouvernement acceptera de négocier avec les étudiants.

De son côté, la Coalition large de l’Association pour une solidarité syndicale étudiante (CLASSE)  a décidé de multiplier les actions de perturbations économiques à tous les jours. La CLASSE veut aussi élargir le mouvement de grève «pour adresser le contexte général dans lequel se situe cette hausse des frais de scolarité, celui d’une tarification et d’une privatisation des services publics et un contexte d’attaque aux droits des travailleuses et des travailleurs», soutient son porte-parole, Gabriel Nadeau-Dubois. Dans cette optique, des manifestants se rendront à Alma samedi prochain, pour soutenir les lock-outés de l’usine de Rio Tinto Alcan. Un grand forum populaire aura aussi lieu le 9 avril à Montréal pour regarder avec l’ensemble de la population les façons d’élargir les perspectives de la lutte étudiante actuelle.

 

Pas de division en vue

Même si la CLASSE, la FECQ et la FEUQ ont annoncé leurs moyens de pression séparément aujourd’hui, les trois organisations étudiantes refusent de voir une division de leur mouvement. Gabriel Nadeau-Dubois indique que leurs stratégies sont parallèles et complémentaires. «Le mouvement étudiant est pluriel tout comme le mouvement syndical, mais il y a différentes tendances. Ce qu’on remarque est qu’il y a tout le moins une unité claire sur la question de l’opposition à la hausse des frais de scolarité», défend le porte-parole de la CLASSE.

La présidente de la FEUQ, Martine Desjardins, applaudit aussi la pluralité des actions. «Si nous avons des moyens d’actions qui différent, mais qui vont vers le même but, je crois que c’est une grosse leçon d’unification que nous donnons au gouvernement qui souvent pense dans son intérêt corporatiste.»

Crédit photos: Frédéric Lacroix-Couture

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