Les rues de Montréal prises d’assaut par les étudiants

Plus de 30 000 personnes ont envahi les rues du centre-ville de Montréal aujourd’hui à l’occasion d’une manifestation nationale contre l’augmentation des frais de scolarité, selon les chiffres rapportés par la Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ).

À l’échelle du Québec, plus de 200 000 étudiants étaient aujourd’hui en grève. La manifestation organisée conjointement par la FEUQ, la Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ), l’ASSE et la Table de concertation étudiante du Québec (TACEQ), a rassemblé des étudiants, des associations syndicales et des groupes sociaux. Des autobus ont permis à des étudiants venant d’aussi loin que Chicoutimi et Alma de venir crier leur mécontentement.

Un premier rassemblement a eu lieu au parc Émilie-Gamelin à 14h. Les marcheurs ont ensuite quitté le parc en direction des bureaux du premier ministre Jean Charest, à l’intersection de la rue Sherbrooke et de l’avenue McGill. Quelques discours ont alors été entendus. «Les hausses auront un impact certain sur la participation aux études universitaires, plus particulièrement sur l’origine socio-économique des étudiantes et des étudiants», a déclaré Simon Gosselin, secrétaire général de la TACEQ. Léo Bureau-Blouin, président de la FECQ, a quant à lui tenté d’inspirer les troupes. «On a peut-être les pieds pleins d’eau, mais on a la tête remplie d’espoir», a-t-il lancé. Tous ont tenu à rappeler au gouvernement libéral que cette manifestation constituait un ultimatum et que son inaction pourrait entraîner une grève générale illimitée à la session hivernale.

Le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) n’a rapporté que deux incidents notables. Ceux-ci se sont produits après le départ de la plupart des manifestants. Tout d’abord, un petit groupe a lancé des projectiles enflammés aux policiers devant les bureaux du premier ministre. Puis, un groupe plus nombreux s’est dirigé vers l’Université McGill afin d’occuper des locaux de l’administration pour supporter les employés de soutien de l’institution, en grève depuis maintenant deux mois. Au total, le SPVM a procédé à l’arrestation de trois hommes et d’une femme.

L’UQAM fermée
Tel que voté lors des assemblées générales de chaque faculté, des piquets de grève se sont formés en matinée à chacune des entrées de l’UQAM. Aucun incident majeur ne s’est produit et aucune altercation physique n’a été rapportée, même si quelques étudiants ont manifesté leur mécontentement via les réseaux sociaux. Philippe P. Bellemare, responsable à la coordination de l’Association facultaire étudiante des Langues et Communication, se réjouissait néanmoins du déroulement de l’opération. «Les sept facultés ont participé aux lignes de piquetage. Dans l’histoire de la mobilisation à l’UQAM, c’est historique.»

Crédit photo: Hubert Auger

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