Rentrée publicisée

À surveiller dans les prochains mois. À voir absolument. À écouter, à lire, à visionner… Boum! Préparez-vous, la rentrée culturelle est arrivée. Avec la température qui décroit et les sessions qui reprennent, les enfants de la culture se préparent à défiler. Et c’est au plus beau, au plus offrant. Lancements chocs, dévoilements inédits, rien n’a été laissé au hasard. Et c’est la même chose chaque année. À l’automne, la culture délaisse ses tenues (f)estivales pour mieux s’exposer. Paillettes et artifices sont au rendez-vous pour faire de la saison culturelle 2011-2012, une année de grande cuvée. C’est du moins ce que nous promettent critiques et chroniqueurs. Les organisations artistiques elles-mêmes se mêlent de la partie en annexant leur nouveau programme aux quotidiens.

Culture publicitaire, oui. Bombardement culturel, tiens. «La culture d’aujourd’hui, on la consomme comme du fast-food», m’avait confié, en entrevue, Stéphane Lafleur, réalisateur et chanteur. Il n’a pas tout à fait tort. Ne vous méprenez pas. Si la culture fast-food est aussi excessive que le classique Big Mac, sa qualité n’est pas comparable. C’est davantage son format, sa quantité, qui est en cause. Car des produits artistiques, culturels et autres dérivés, du Québec comme d’ailleurs, il y en a une trâlée!

En 2007, lors d’un entretien avec un journaliste du Journal de Montréal, le président de Culture Montréal, Simon Brault, avait poussé encore plus loin l’analogie culinaire. Pour lui, la rentrée était l’occasion rêvée pour les artisans du milieu culturel de présenter «tout ce qui a mijoté dans le fourneau des uns et des autres […].» Il la comparait à un «grand banquet où tout le monde peut venir se nourrir.» Bref, la rentrée artistique est le moment choisi par l’industrie pour offrir au public le menu de l’année.

Un menu tellement chargé qu’on a parfois de la difficulté à faire la part des choses. Et ce n’est pas la loi du premier arrivé, premier pris. Car le temps qu’on fasse un choix parmi cette carte infinie, d’autres produits de saison, locaux et étrangers, ont déjà remplacé les précédents.

D’où les suggestions des «critiqueurs», me direz-vous. Mais on fait face ici aux mêmes problèmes. Quantité et rapidité qui, sans l’éliminer à chaque fois, ne sont pas toujours synonyme de qualité.
Car, il faut se le dire, entre les propositions cinématographiques et musicales du Devoir et le top 10 des évènements culturels à ne pas manquer de La Presse, il devient difficile de démêler ce qui vaudra le déplacement et ce qui est un simple placement publicitaire. Mais bon, malgré tout… bonne rentrée!

Florence Sara G. Ferraris

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