Le vaisseau amiral

C’est un rêve qui a créé Montréal Campus et les rêves ne vieillissent pas. Les équipes de rédaction s’y succèdent, mais toutes sont transcendées par la même volonté: qu’on ouvre le journal indépendant des étudiants de l’UQAM comme on ouvre la boîte de Pandore.
 
Alors, au diable la théorie du lecteur pressé comme celle du lecteur imbécile, mots d’ordre de certains conglomérats. Pour cette édition spéciale, Montréal Campus vous offre des textes longs, fouillés, sur certains des sujets qui ébranlent le plus la sphère universitaire, mais qui – à notre humble avis – concernent toute la société.
Ainsi s’offre à vous un dossier sur le plus âpre des débats du moment: les frais de scolarité. Mais pour réoxygéner l’étouffante polémique à propos de leur hausse, notre reportage Les frontières du savoir explore la situation dans les autres provinces canadiennes. Une entrevue avec la ministre de l’Éducation, Line Beauchamp – la première accordée à un média étudiant de l’UQAM depuis au moins trois ans – accompagne le tout. Et, pour ajouter au débat, le reportage  L’université d’hier à aujourd’hui se questionne sur le rôle social de nos universités, accusées par certains de se transformer en usines à diplômes.
Dans nos pages culturelles, la relève artistique est à l’honneur. Un reportage dissèque les paradoxales entités que sont les galeries universitaires. Hauts lieux d’exploration et de diffusion des arts contemporains, on les croit dans l’ombre des géants publics. Pourtant, la Place des Arts n’est pas forcément l’agora des artistes. Suit un texte sur le programme d’arts visuels de l’UQAM, seul cursus francophone en Amérique à aller jusqu’au doctorat.
Mais nos premières pages sont dédiées aux parutions étudiantes québécoises, au sein desquelles les défenseurs de la démocratie forgent leurs premières armes – journalistes comme politiciens. Montréal Campus remonte cent ans en arrière et soulève le couvercle de ces microcosmes toujours en ébullition. Pour éviter les excès nombrilistes, nous avons aussi traversé les frontières dans toutes les directions. Petit quotidien va loin raconte l’histoire de certains des plus vieux journaux étudiants de la planète, des plus influents, mais aussi des plus surprenants.
Ce bout de papier entre vos mains n’est pas qu’un rêve. Montréal Campus incarne le journalisme comme acte de foi. Et alors que j’écris ces mots, ce sont des dizaines et des dizaines de journalistes disséminés aux quatre coins du pays qui s’expriment à travers moi. Montréal Campus est notre Étoile du Nord et les boussoles de nos cœurs pointeront toujours vers lui. Comme eux, quand je laisserai le gouvernail à un autre, je ne pourrai cacher ma rage, ma frustration. Car je quitterai alors un grand navire voué à l’exploration et aussi libre que l’air, dans un monde où les idéaux semblent échoués sur une île déserte. Mais je poserai pied à terre le cœur serein. Les rêves ne vieillissent ni ne meurent, et il y aura toujours une relève passionnée pour faire de Montréal Campus le vaisseau amiral des journaux étudiants. 
Naël Shiab
Rédacteur en chef

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