Soutien psychologique déficient

Alors que le manque criant de soutien psychologique aux étudiants se fait déjà sentir à l’UQAM, le Service à la vie étudiante (SVE) menace de couper la subvention qu’il accorde au Centre d’écoute et de référence.
 
Le Centre d’écoute et de référence offre depuis vingt quatre ans un service d’écoute gratuit, anonyme, confidentiel et sans rendez-vous aux étudiants de l’Université. Depuis son ouverture, l’organisme bénéficie d’une subvention annuelle de 25 000 $ ainsi que d’une ligne téléphonique et de locaux offerts par le SVE. Toutefois, si le budget présenté devant le comité du SVE le 13 mars prochain est accepté, la subvention du Centre d’écoute sera pour la première fois coupée dans sa totalité.
 
Pourtant, les ressources pour les étudiants en détresse psychologique manquent déjà cruellement à l’UQAM, comme le dénonçait en 2008 un article du Montréal Campus. Près de trois ans plus tard, la situation tarde à s’améliorer, comme l’admet Nicole Bonenfant. «Depuis 2008, on travaille fort pour trouver les moyens d’offrir le plus de ressources aux étudiants. Les listes d’attentes demeurent en moyenne entre 3 à 4 semaines».  
 
Malgré l’intention manifestée par le SVE d’engager deux nouvelles psychologues à l’automne 2008, le SVE n’en a embauché qu’une seule.  L’UQAM emploie donc présentement trois psychologues pour plus de 39 000 étudiants. Ce manque de personnel rend les services du Centre d’écoute et de référence d’autant plus indispensables. «Beaucoup d’étudiants nous sont référés par le SVE ou le Centre de soutien psychologique», explique la directrice par intérim du Centre d’Écoute et de référence, Stella Kukuljan. 
La directrice du SVE, Diane Vaillancourt, ne croit pas que cette coupure mette en péril l’existence du Centre d’écoute. «L’aide du SVE ne constitue qu’une partie des subventions qui permettent au Centre d’écoute d’offrir ses services gratuitement. Cette année, nous devons faire des coupures de plus de 600 000$ dans le budget et le Centre d’écoute en fait partie.» Elle soutient que les locaux seront tout de même offerts gratuitement au Centre d’écoute.
 
Malgré tout, Nicole Bonenfant, du SVE, se montre optimiste quant à l’avenir du soutien offert aux élèves de l’Université. «J’ai toujours le dossier sous la main, j’aimerais pouvoir trouver le moyen de faire inclure les frais de consultation pour du soutien psychologique aux assurances étudiantes», explique-t-elle. Consciente du besoin qu’ont les étudiants de recourir aux ressources en cas de détresse psychologique, elle promet de continuer à travailler ardemment sur le dossier.
 
En attendant, les étudiants en détresse peuvent se tourner vers le Centre de service psychologique (CSP) de l’Université, où des étudiants à la maîtrise offrent du soutien psychologique aux uqamiens. Les consultations se limitent à un maximum de trois par étudiant et sont payantes, allant de 15$ à 40$ par séance. Le directeur du CSP, Marc-Simon Drouin, déplore lui aussi la longueur des listes d’attentes. «Le nombre d’étudiants qui ont recours à nos services est stable. Malheureusement, au CSP, nous ne pouvons augmenter les ressources, car nous sommes avant tout un service à module académique», explique-t-il.
 

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