À vos agendas, prêts? Payez!


Dépassements de coûts pour les agendas associatifs

S’il se voulait écolo, engagé et libre de toute contrainte publicitaire, l’agenda associatif de l’UQAM est plutôt un casse-tête financier pour les cinq associations étudiantes qui y participent. Une clause du contrat d’impression s’est transformée en pomme de discorde entre les associations et l’imprimeur.

Alors que la session est déjà bien entamée, les uqamiens ne savent toujours pas combien leur coûtera l’agenda associatif produit grâce à leurs cotisations étudiantes. Cette année, cinq associations facultaires participaient à la production de l’agenda, qui en est à sa troisième édition. Celles-ci sont présentement en litige avec l’imprimeur Payette et Simms, qui leur demande de payer pour des copies reçues en trop.
«Si on a commandé 6000 copies, c’est qu’on en veut 6000», martèle Patrick Véronneau, adjoint à l’exécutif de l’Association facultaire des étudiants en arts (AFEA), l’association responsable du contrat d’impression. Or, Payette et Simms a imprimé quelque 200 copies supplémentaires et demande maintenant aux associations étudiantes d’assumer les coûts liés à ces surplus. C’est donc une facture de 566,42 $ qui viendrait s’ajouter aux coûts de main-d’œuvre de 4000 $ et au montant de 19 981,96 $ déjà déboursés pour l’impression des copies commandées. Mais les associations étudiantes préfèreraient éviter de délier les cordons de leur bourse, comme l’explique Patrick Véronneau. «On a consulté les autres associations et ce qui semble se dégager, c’est qu’elles ne paieraient pas.»
Seul hic, une clause du contrat passé avec Payette et Simms stipule que l’imprimeur se réserve le droit de produire un nombre de copies différant de 5% de la quantité commandée, soit jusqu’à 300 agendas. «Ce qu’on ne comprend pas, c’est que l’imprimeur ne puisse pas juste arrêter sa machine à 6000 agendas. Pourquoi y en aurait-il toujours plus?» demande Patrick Véronneau. «C’est une clause habituelle en imprimerie, explique Yves Payette, président de la compagnie d’impression. Un agenda est un produit complexe. Il y a plusieurs étapes dans le procédé de fabrication et il y a des rejets à chacune de ces étapes, ce qui fait varier les quantités.» L’imprimeur ajoute que la même clause existait dans les contrats d’impression de l’agenda associatif ces trois dernières années et qu’elle a toujours été honorée. «Quand on signe une soumission, ça implique qu’on est d’accord avec les modalités du contrat. Le travail a été bien fait et les étudiants respectent généralement ce qu’ils signent.»
C’est l’Association facultaire étudiante de sciences humaines (AFESH), à qui se destine la moitié des agendas, qui aurait à assumer la plus grande part de la facture. Ce qui n’inquiète pas outre mesure Xavier Dandavino, le responsable aux affaires internes de l’AFESH. «Le projet de l’agenda, c’est un gros projet. Évidemment, on fait de notre mieux pour respecter le budget, mais à 5% près, ça vaut encore la peine», assure-t-il. L’AFEA, l’Association facultaire des étudiants en langues et communications (AFELC) et l’Association facultaire étudiante de science politique et droit (AFESPED) devront donc elles aussi vraisemblablement composer avec des dépassements de coûts imprévus. De son côté, l’Association étudiante du secteur des sciences (AESS), qui se joignait pour la première fois au projet, n’aura qu’un léger surplus à absorber, puisqu’elle n’a commandé que 200 agendas. 
Des surplus? Quels surplus?
Malgré les dépassements de coût, les associations étudiantes ne remettent pas en question la pertinence d’un agenda associatif offert parallèlement à celui de la Coop UQAM. «Ce sont des agendas différents, soutient Xavier Dandavino. Ils n’ont pas de publicités et ils ont une portée politique, sociale et environnementale.» Le représentant de l’AFESH n’écarte cependant pas la possibilité de travailler en collaboration avec la Coop UQAM pour qu’elle réduise son tirage. «Si nos membres préfèrent avoir un agenda produit par leur faculté plutôt que par la Coop, il faudrait chercher à éliminer les surplus», note-t-il. Car les agendas ne manquent pas à l’UQAM. Si les associations étudiantes assurent avoir distribué presque tous leurs exemplaires, la Coop UQAM certifie elle aussi que la totalité des 39 000 copies de son agenda imprimées annuellement trouve preneur. En plus des uqamiens, les étudiants de la TELUQ ont eux aussi droit à l’agenda de la Coop. «Actuellement, il reste environ 500 agendas, mais ils seront distribués à la rentrée d’hiver», explique Andrée Moro, directrice générale de la Coop UQAM.
En ajoutant à cela les 6000 copies de l’agenda de l’Association étudiante de l’École des sciences de la gestion (AEESG), qui se sont elles aussi envolées, ce sont plus de 50 000 agendas qui auraient été distribués aux uqamiens cette année. Les étudiants de l’Université du peuple planifient donc leur quotidien sur plus de 10 millions de pages d’agenda. Et ni les associations étudiantes ni la Coop UQAM, qui se targuent toutes d’imprimer sur du papier 100% recyclé, ne prévoient réduire leur tirage l’an prochain.

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