Hein, une assurance?

Régime d’assurance collective offert aux uqamiens

Sur votre facture étudiante, au milieu du fouillis des frais afférents, deux petites lignes vous indiquent un régime d’assurance auquel vous avez adhéré. Mais entre les partys de début de session et la rentrée des classes, vous en souvenez-vous?

Cent quatre-vingt-un dollars. C’est le montant que plus de 70% des uqamiens paient annuellement pour des assurances dentaires et médicales de l’Alliance pour la santé étudiante (ASÉQ), fournies automatiquement par leur association étudiante. La plupart ignorent qu’ils peuvent se désinscrire sans frais du régime d’assurance collective s’ils sont déjà couverts par un autre programme privé similaire. De plus, peu d’uqamiens savent qu’ils paient une assurance inutilisée. 

Karl Rettino-Parazelli, étudiant en communication à l’UQAM, paie en double depuis le début de ses études puisqu’il est déjà inclus en tant qu’étudiant à temps plein sur le contrat d’assurance de ses parents. Il avoue qu’il est frustrant de constater qu’il a déboursé des centaines de dollars depuis les deux dernières années pour rien. «On est mal informé sur l’assurance universitaire, ce qu’elle couvre et comment s’en retirer, déplore le jeune homme. Reste que c’est un service pratique pour plusieurs, mais il faut informer les étudiants». C’est aussi ce que pense Julie-Pier Nadeau, une nouvelle étudiante à l’UQAM en relations internationales et droit international. «Je n’ai reçu aucun document m’informant sur l’ASÉQ. Je me suis retirée du régime d’assurance en allant voir par moi-même sur Internet», affirme-t-elle. Son association étudiante, l’Association facultaire étudiantes de science politique et droit de l’UQAM, admet en effet n’avoir aucun plan de communication pour éclairer ses membres. Tout le monde n’est pas aussi alerte que Julie-Pier Nadeau, puisque seulement 28% des étudiants de l’UQAM entament des démarches pour s’exclure de l’ASÉQ. Le porte-parole de l’Alliance pour la santé étudiante au Québec, Patrice Allard, admet que peu d’uqamiens se retirent du régime offert par l’Université. «Dans les autres établissements universitaires, entre 37 et 38% des étudiants québécois se retirent du plan d’assurance. L’UQAM est bien en deçà de ce chiffre.»

Un besoin d’éclaircissement

Les frais d’assurances dentaires et médicales prélevés sur la facture de l’UQAM soulèvent des questions chez plusieurs étudiants.  Un représentant de l’Association des étudiantes et étudiants de la Faculté des sciences de l’éducation (ADEESE) confie que la majorité des appels qu’il reçoit en début de session sont des questions sur l’assurance collective de l’ASÉQ. «Je suis d’accord, il y a un manque d’information et ceux qui prennent la peine de nous appeler représentent seulement 1 ou 2% de la population uqamienne.» 

Selon une avocate et ancienne représentante en assurance collective qui préfère garder l’anonymat, si un régime est offert par l’Université, l’étudiant qui n’a pas accès à une autre assurance – par l’entremise de ses parents comme personne à charge, son conjoint ou encore son emploi – est obligé d’y souscrire. «Cependant, l’étudiant n’a pas l’obligation d’être assuré en double. C’est donc le nœud du problème: les universitaires le savent-ils? Adhèrent-ils à cette assurance en toute connaissance de cause? Sinon, ce n’est que de l’argent donné à l’ASÉQ pour une assurance qui ne sera jamais utilisée. L’ASÉQ connaît sa clientèle et manque de transparence sur les règles applicables, sur la façon de se retirer du régime et sur le plan en soit. Les étudiants doivent donc aller chercher l’information par eux-mêmes.»

Selon l’ASÉQ, l’information sur les assurances dentaires et médicales est déjà disponible pour les étudiants et l’association a un plan de communication pour éclairer les élèves. «On trouve notre adresse internet sur le relevé et on envoie des documents par la poste et par courrier électronique à tous les nouveaux étudiants, assure le porte-parole de l’ASÉQ, Patrice Allard. Les uqamiens peuvent entre autres y trouver la période d’exclusion au régime, soit du 15 septembre au 14 octobre 2010». Pourtant, on n’observe aucune de ces informations selon un relevé d’inscription-facture de l’UQAM (voir document). 

Selon la spécialiste en assurance, il est légal de prélever automatiquement les frais d’assurance sur la facture universitaire. «Tout n’est pas mauvais, croit-elle. Au contraire, l’assurance en soi est plutôt bonne. Par contre, il faut que la démarche à suivre pour s’y retirer soit inscrite sur la facture universitaire ou sur un document à part.»

À qui la responsabilité?

Est-ce aux associations étudiantes ou à l’Alliance pour la santé étudiante au Québec d’informer les étudiants? Les deux partenaires se lancent la balle. Patrice Allard est convaincu que l’ASÉQ fait déjà le nécessaire pour informer les étudiants. Quant à la présidente de l’ADEESE, Martine Desjardins, elle estime faire le maximum pour informer la communauté uqamienne. «Ça pourrait être intéressant de fournir une trousse aux nouveaux étudiants expliquant tout ce qu’il y a à savoir sur l’ASÉQ», ajoute-t-elle. Toutefois, cette tâche reviendrait aussi aux associations étudiantes, puisque ce sont elles qui négocient l’assurance collective.

 

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