Le gouvernement du Québec a aboli les frais de scolarité pour les 350 étudiants étrangers haïtiens qui fréquentent un établissement post-secondaire québécois, public ou privé, pour le trimestre d’hiver 2010.
Cette décision a été rendue publique le 3 février dernier par la Ministre de l’immigration, Yolande James. Après le séisme qui a frappé la région de Port-au-Prince le 12 janvier dernier, plusieurs Haïtiens venus étudier au Québec ne reçoivent plus de soutien financier de leur famille. Plusieurs sont même dans l’impossibilité de payer leurs factures.
La Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ) appuie cette décision conjointe des ministères de l’Éducation, du loisir et du sport et du ministère de l’Immigration et des communautés culturelles. «Les évènements survenus à Haïti sont excessivement graves, explique le président de la Fédération, Jean Grégoire. La situation est dramatique et cette mesure permet d’aider les jeunes étudiants haïtiens à pouvoir terminer leur session sans attendre l’argent de leur parents.»
La responsable des relations avec la presse pour le ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport, Ahissia Ahua, affirme que le gouvernement a déjà versé environ 1,3 million de dollars pour la mesure d’abolition des frais de scolarité. «Les sommes servant à financer cette mesure proviennent du budget du ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport, ajoute-t-elle. Les subventions aux universités n’en sont pas affectées.»
Pour le coordonnateur aux finances de l’Association des étudiants d’origine antillaise de l’UQAM (AEOA), Jean-Marc Blanc, les 350 étudiants haïtiens étrangers ont vraiment besoin de cette aide. Ils peuvent avoir à payer jusqu’à 6 000$ pour la présente session selon lui. «L’abolition des frais de scolarité a été un grand soulagement», assure-t-il.
L’UQAM a récemment aidé les étudiants haïtiens étrangers dans leur démarche pour l’obtention d’un permis de travail. Cependant, économiser suffisamment d’argent pour la session tout en payant le loyer et les autres frais semble un objectif difficile à atteindre à court terme.
La ministre de l’Éducation, Michelle Courchesne, a été très claire: cette exemption s’applique seulement à la session d’hiver 2010. Cette aide ponctuelle suscite toutefois des inquiétudes. Si la situation demeure précaire en Haïti, les étudiants étrangers risquent d’avoir de la difficulté pour leurs besoins essentiels, comme se nourrir et se loger. L’AEOA a d’ailleurs fait une demande à l’Université le 29 janvier dernier pour des bons d’achats d’épicerie, entre autres. L’administration de l’UQAM est restée muette jusqu’à présent.
Selon l’AEOA, donner le statut de résident permanent aux étudiants serait une solution viable à long terme. Cette mesure leur permettrait de travailler, de contribuer à l’économie québécoise et d’avoir accès aux prêts et bourses, d’après Jean-Marc Leblanc.
L’UQAM met à disposition ses services d’aide aux étudiants étrangers haïtiens. Le Service à la vie étudiante invite ces derniers à le contacter pour un soutien tant psychologique qu’académique.
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