Un code d’éthique à la FEUQ

Tumulte au sein de la FEUQ

La grogne court au sein de la Fédération étudiante universitaire du Québec. Plusieurs de ses associations membres ont mal digéré les soupçons d’implication du regroupement national dans le renversement de l’exécutif de l’Association étudiante de la Télé-université.

Illustration www.simonbanville.com

Éclaboussée par le putsch du conseil exécutif de l’Association étudiante de la Télé-université (AETELUQ) à l’automne, la Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ) a adopté récemment un code d’éthique pour encadrer les agissements de ses officiers.

Selon les sources de Montréal Campus, les officiers de la FEUQ ne pourront plus participer aux assemblées de leurs associations locales, c’est-à-dire là où ils sont inscrits en tant qu’étudiants, à moins d’y être invités par l’exécutif. Cette mesure ne s’appliquera toutefois pas aux employés de la fédération.

Cette décision a été prise à la suite des recommandations d’un comité d’enquête chargé de faire la lumière sur l’assemblée qui a mené à la destitution soudaine de l’exécutif de l’AETELUQ, le 12 septembre dernier. Rappelons que plusieurs officiers de la FEUQ étaient présents lors de cette assemblée, soulevant du coup des soupçons de noyautage. Des procédures judiciaires opposent présentement le nouvel exécutif de l’AETELUQ et les exécutants démis.

Le comité d’enquête, formé à la suite d’une plainte déposée par deux exécutants d’associations membres de la FEUQ, a déposé son rapport lors du dernier congrès de la FEUQ, les 7 et 8 novembre dernier. Le contenu de ce document n’a toutefois pas été rendu public. L’attaché de presse de la fédération, Mathieu Leblanc, a confirmé l’existence du code d’éthique. Il refuse toutefois de commenter les autres mesures présentement discutées, sous prétexte qu’elles devront d’abord être entérinées par les membres lors d’un congrès spécial à venir.

Référendum de désaffiliation

Lors du congrès au début novembre, les associations étudiantes affiliées à la FEUQ ont fait entendre leur mécontentement par rapport aux événements survenus à l’AETELUQ. Un membre a même profité de l’occasion pour demander que la fédération refuse toute demande d’affiliation de l’AETELUQ au cours des deux prochaines années.

La FEUQ risque également de perdre quelque 9 000 membres. Lors d’un référendum qui s’est déroulé du 7 au 10 décembre, l’Association générale étudiante de l’université du Québec à Trois-Rivières (AGEUQTR) devait décider si elle souhaitait quitter les rangs de la fédération. Au moment de mettre sous presse, les résultats n’étaient toujours pas connus.

Cette consultation a été réclamée à l’unanimité par la centaine d’étudiants présents lors d’une assemblée générale tenue le 1er octobre dernier, explique l’attaché politique de l’association, François Landry. «Plusieurs étudiants croient qu’il est temps de se questionner sur la pertinence de notre affiliation à la fédération, chose qui n’a jamais été faite dans les 19 années passées au sein de la FEUQ.»

Selon lui, «l’affaire de l’AETELUQ» est pour beaucoup dans cette remise en cause. «Durant l’assemblée du 1er octobre, plusieurs interventions au micro portaient sur le rôle de la FEUQ dans cet épisode. Beaucoup de gens ont déploré que la fédération s’ingère dans les affaires locales de ses membres. Et en région, comme à Trois-Rivières, les associations tiennent beaucoup à leur souveraineté.»

L’AGEUQTR a demandé à la FEUQ de modifier exceptionnellement sa politique référendaire pour lui permettre de tenir le scrutin par courriel. Selon les règlements de la fédération, les votes référendaires doivent normalement se faire par papier.

L’ASSÉ s’en mèle

L’Association pour une solidarité syndicale étudiante (ASSÉ) s’est également prononcée dans le dossier de l’AETELUQ. Les associations membres, dont plusieurs soutiennent financièrement l’exécutif démis de l’AETELUQ dans ses procédures judicaires, «dénoncent les gestes déplorables posés par certains individus associés à la FEUQ lors de la dernière assemblée générale de l’AETELUQ», selon une résolution adoptée lors d’un congrès tenu les 14 et 15 novembre derniers.

Les deux exécutifs de l’AETELUQ sont quant à eux engagés dans une véritable joute de ping-pong juridique alors que les deux parties n’ont cessé de se traîner mutuellement devant les tribunaux tout l’automne. Le 20 novembre dernier, l’exécutif destitué est revenu à la charge en déposant une requête de poursuite vis-à-vis l’exécutif élu. La saga judicaire pourrait bien durer des mois, voire des années.

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