Entente secrète

L’îlot Voyageur enfin utilisé

L’improbable s’est produit à l’îlot Voyageur: après deux ans de négociations acharnées, les discussions tireraient à leurs fins. Le bâtiment est d’ailleurs déjà utilisé par les autocars de la Station centrale.

Après avoir fait couler beaucoup d’encre, la saga de l’îlot Voyageur semble tirer à sa fin. Une entente définitive serait sur le point d’être signée entre les partenaires du projet immobilier, soit l’UQAM, le gouvernement du Québec, la Station centrale d’autobus de Montréal et la firme immobilière Busac.

Une source bien au fait du dossier a révélé à Montréal Campus que l’UQAM aurait terminé de négocier avec les acteurs impliqués dans le projet de l’îlot Voyageur. Toujours selon cette même source, l’UQAM n’utilisera vraisemblablement pas le complexe immobilier. Interrogée au sujet des utilisations futures de l’îlot Voyageur, Francine Jacques, responsable des communications de l’UQAM, s’est montrée très évasive: «Pour l’instant, tout ce que je peux vous dire, c’est qu’un terrain d’entente a bien été trouvé».

Les autres partenaires du projet immobilier se sont montrés encore moins bavards. Valérie Boisvert, responsable du dossier à la firme immobilière Busac, est en vacances, et ses assistants ont refusé de répondre aux questions de Montréal Campus. Le vice-président de la Station centrale d’autobus de Montréal, Jean Wilson, s’est également montré évasif, nous référant à Gilles Corriveau, vice-président de la firme de relations publiques Enigma Communications (Gilles Corriveau a notamment représenté Frank Zampino lors du scandale des compteurs d’eau à la Ville de Montréal). Celui-ci s’est refusé à tout commentaire. Enfin, il a été impossible de joindre un responsable au ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport, pas plus que Monique Goyette, vice-rectrice aux affaires administratives et financières de l’UQAM, et responsable du dossier.

L’ilot utilisé

En décembre 2008, la Station centrale d’autobus de Montréal a obtenu une injonction pour forcer ses autres partenaires financiers à reprendre les travaux sur le chantier de l’îlot Voyageur, afin qu’elle puisse utiliser la gare qui y a été construite. Une entente à l’amiable a été conclue en mars 2009. Depuis, des travaux ont été effectués pour compléter les installations. Le chantier n’est toujours pas terminé, mais certaines structures en place sont utilisées par les autocars, tels les garages, et les autocars passent à l’intérieur du bâtiment depuis juin dernier.

«Tout ce que je peux vous dire, c’est que la Station se sert bel et bien de l’îlot Voyageur», a lâché Jean Wilson du bout des lèvres.

Le projet de l’îlot Voyageur – Chronologie

Mars 2005: Annonce du projet par le recteur Roch Denis.
Novembre 2005: Le projet est approuvé par Québec.
Avril 2006: Début des travaux.
Novembre 2006: Le journal Le Devoir révèle un dépassement de coût de 40 millions de dollars dans la construction du Complexe des sciences, alors complété.
Décembre 2006: Sous la pression, le recteur Roch Denis démissionne.
Juin 2007: Arrêt des travaux à l’îlot Voyageur, toujours en construction. Le déficit accumulé de l’UQAM est alors de 336 millions de dollars dans les projets de l’îlot Voyageur et du Complexe des sciences.
Août 2008: Le gouvernement provincial soulage l’UQAM du fardeau financier lié à l’îlot Voyageur en créant une fiducie de 200 millions de dollars.
Décembre 2008: La Station centrale d’autobus de Montréal, qui devait utiliser l’îlot depuis février 2008, obtient une injonction contre Busac, le gouvernement provincial et l’UQAM pour bris de contrat.
Mars 2009: Entente hors cour entre les quatre parties.
Juin 2009: L’îlot Voyageur est utilisé par les autocars de la Station centrale.

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