Né au printemps dernier de l’imagination de cinq artistes montréalais, le M60 est un festival qui, en l’espace de 60 fois 60 secondes, fait découvrir une grande variété de films réalisés par des cinéastes locaux. Qu’ils soient jeunes ou vieux, apprentis ou professionnels, fantaisistes ou documentaristes, ils ont tous de l’audace et de la créativité à revendre
Lancé le 24 juillet dernier, le festival M60 devait en principe accueillir 60 réalisateurs issus de tous les milieux, prêts à produire bénévolement un court métrage de 60 secondes en un mois. «Lors du lancement, ce sont finalement plus de 120 personnes qui se sont inscrites. C’est le double de ce que nous espérions, affirme Toby Harper, un des cinq organisateurs du festival. C’est clair que nous ne pouvions accepter le monde à l’infini, nous avons dû mettre un frein.»
Ouvert sans frais d’inscription à tous les Montréalais désireux d’explorer l’environnement cinématographique et ses nouvelles technologies, le M60 a pour but premier de démocratiser l’accès à la réalisation et au septième art, sans imposer de contraintes technologiques. «Tout le monde peut faire un film que tout le monde peut voir. C’est vraiment ça, le concept, explique Toby Harper. Aucune expérience n’étant requise pour s’inscrire, des amateurs aussi bien que des professionnels ont été attirés par notre idée. Parmi nos réalisateurs, il y en a même un qui a déjà gagné un Oscar pour un court métrage.»
Afin d’encadrer les réalisateurs, un thème leur a été imposé: «L’espace d’une minute montréalaise» (In a Montreal Minute). «Nous voulions que les films se rejoignent tous quelque part, sans pour autant définir de règles ou de paramètres. En fait, nous encourageons l’esprit artistique des participants. Ils peuvent créer une animation ou une bande dessinée aussi bien qu’un film d’action regroupant des vrais acteurs. Les réalisateurs ne doivent répondre à aucun style en particulier. C’est libre, sans pression… C’est montréalais!» résume Toby Harper.
Apprentis réalisateurs au travail
Joshua Budman fait partie des braves qui ont relevé le défi lancé par le M60. Designer graphique de métier, il a eu envie de participer au festival afin d’essayer de nouvelles technologies et d’apprendre à faire un film. «Lorsque Sean Michaels, un de mes amis et organisateur du M60, m’a parlé du projet, j’ai tout de suite embarqué. J’ai fait mon film vraiment pour le plaisir, sans ressentir de stress. J’ai pu utiliser n’importe quelle sorte de caméra, demander de l’aide autour de moi. C’est une très bonne façon de s’initier à la réalisation, explique-t-il avec enthousiasme. C’est très motivant et amusant en même temps. J’ai hâte de montrer ce dont je suis capable. Vous savez, une minute, ce n’est pas long pour raconter une histoire.» Pour son film, le cinéaste en herbe a choisi une approche artistique du thème. «Je joue de la guitare toujours placé dans la même position, mais dans différents endroits à Montréal. Les lieux changent constamment, cela crée un effet visuel assez unique.»
Mark Slutsky, journaliste à l’hebdomadaire culturel Montreal Mirror et réalisateur à ses heures, a été très excité lorsqu’il a entendu parler du M60. «Cela m’a semblé captivant dès le début. Faire partie d’un projet où je peux exprimer ma créativité dans une structure plus ou moins encadrée, c’est génial comme défi», s’emballe cet amateur qui a déjà quelques courts métrages à son actif. «Le concept du festival et son accessibilité vont permettre à de nombreuses personnes de se découvrir de nouvelles passions et, pourquoi pas, des talents cachés. Mais je crois vraiment que le but ultime de tous est de partager leur création avec ceux qui veulent bien y poser leur regard.»
Que des gagnants au M60
Le festival M60 n’est commandité par aucun organisme, toujours afin de conserver l’esprit de liberté totale et de pression minimale que les organisateurs se sont fixé. Dans le même ordre d’idées, les organisateurs ont décidé de n’attribuer aucun prix lors de la présentation des très courts métrages. Pas de gagnants donc, mais pas de perdants non plus. «On célèbre l’art et la vision de chaque participant. Nous ne sommes pas là pour juger le travail de chacun, mais bien pour l’apprécier», résume l’organisateur du festival, Toby Harper.
La présentation du résultat final aura lieu les 24 et 25 septembre prochains à la Sala Rossa, boulevard Saint-Laurent, dans une mise en scène où défileront les 60 courts métrages. «Une heure, c’est le temps idéal pour conserver l’attention du public. Cela risque d’être plus qu’intéressant», promet Toby Harper.
Si les films sont bien reçus, le M60 sera sûrement de retour l’an prochain. «On l’espère tous! Il faut encourager la création cinématographique et nous pensons avoir trouvé un excellent moyen de le faire. Reste à voir la réaction du public», conclut Toby Harper.
Le Festival M60 sera présenté à la Sala Rossa, 4848 boulevard Saint-Laurent, les 24 et 25 septembre prochains.
Entrée 7$
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