L’envol du Monarque

 

Photo: Michel Pinault, Courtoisie Mille Monarques

 

Fort d’un spectacle réussi aux FrancoFolies de Montréal et d’un prix aux Francouvertes, le groupe montréalais Mille Monarques savoure son succès naissant. Tout ce qu’il manque désormais à la formation est un premier album.


 

Pour le groupe pop-rock Mille Monarques, composé de Mathieu Denoncourt, Annie Rousseau, Mathieu Vézio et Simon Quévillon, l’été 2008 aura été synonyme de bonheur. Depuis plusieurs mois, la chance leur sourit. Ils ont été couronnés aux Francouvertes en mai dernier, où ils ont remporté le prix du Festival de Musique Émergente, ce qui leur permet d’offrir une prestation rémunérée lors de l’influent événement abitibien. Les membres du groupe, souvent comparé à Malajube, ont ensuite donné leur tout premier spectacle en plein air l’été dernier lors des FrancoFolies. «C’était vraiment formidable, se souvient Mathieu Denoncourt. On a eu peur avant de monter sur scène, car on ne connaissait personne dans l’auditoire; pas de famille, pas d’amis. En plus, il y a eu un gros orage juste avant notre prestation. Finalement, beaucoup de gens se sont présentés. On ne s’attendait pas à voir autant de monde!»
Chaque fois que le groupe monte sur scène, soit presque toutes les semaines, il offre aux spectateurs de nouvelles chansons. Une façon de se démarquer dans un marché musical saturé qui demande beaucoup d’énergie, explique Mathieu Denoncourt, chanteur du groupe. La pression générée par ses récentes prestations lui a d’ailleurs fait réaliser la quantité importante de travail que cela nécessite. «Le spectacle des FrancoFolies nous a appris qu’il faut travailler dur pour se produire en public. Il faut répéter longtemps pour offrir la meilleure prestation possible.»
Il faut préciser qu’en plus d’être musiciens, tous les membres de Mille Monarques occupent un emploi régulier. Une réalité angoissante à laquelle sont confrontés de nombreux groupes québécois, selon Mathieu Denoncourt. «C’est certain que c’est difficile de payer le loyer parfois. Plus on répète, meilleurs on est, mais moins on a de temps pour travailler. Je suis également éclairagiste et c’est stressant d’avoir à combiner la musique et mon travail. Ça l’est pour tout le groupe.» Même si la formation pop-rock roulait sur l’or, cela n’apporterait pas pour autant le bonheur à ses musiciens, croit-il cependant. «Notre but ultime, c’est pas de devenir riche avec notre musique. C’est certain qu’on a besoin d’argent pour vivre, mais on veut seulement réussir à faire de la bonne musique.»

 

Apprivoiser le succès
Lorsqu’on aborde le sujet de sa célébrité naissante, Mathieu Denoncourt reste prudent. Le quatuor ne croit pas avoir atteint le statut de vedette, loin de là. «On ne se rend pas compte de notre succès, affirme-t-il avec modestie. On le voit bien quand on écrit des articles sur nous dans les journaux, mais on ne le réalise pas vraiment. C’est seulement quand des gens nous reconnaissent dans la rue ou nous abordent au sujet de notre musique qu’on se dit qu’on a peut-être du succès. En même temps, on garde toujours les deux pieds bien sur terre. Pour nous, c’est très important.»
Malgré leur ascension fulgurante, le fait que les changements dans la vie et la carrière des membres de Mille Monarques se soient faits progressivement aide ceux-ci à demeurer modeste.. «J’ai toujours été intéressé par la musique, indique Mathieu Denoncourt. J’en fait depuis longtemps, mais lorsqu’on a formé le groupe Mille Monarques, il a fallu tout recommencer à zéro. On a souvent changé les rôles et j’ai seulement commencé à chanter il y a quelques mois. Il y a eu beaucoup de mutations au sein de la formation et ça a pris deux ans à bâtir le groupe et la musique qu’on connaît aujourd’hui.»

 

Une multitude de projets
Au cours des prochaines semaines, Mille Monarques entamera une petite tournée de sept spectacles à travers le Québec. Ce sera l’occasion pour ses membres d’expérimenter la vie sur la route et ses exigences particulières, une perspective qui ne semble pas effrayer Mathieu Denoncourt. «Ce sera la première tournée du groupe. On a vraiment hâte! Ça nous énerve aussi un peu en même temps, mais on reste concentré sur notre musique. C’est l’essentiel quand on y pense bien.» Fidèle à son habitude, le groupe proposera à chaque spectacle de nouvelles chansons.
Pour le moment, seul un démo de trois chansons comprenant la pièce la plus populaire du groupe, L’immense l’arme, est offert en magasin. La prochaine étape sera donc de produire un premier album complet. «On adore aller en studio, explique le chanteur. On a hâte de pouvoir enregistrer toutes les chansons qu’on a composées et de les travailler de façon plus professionnelle. Et surtout, on est impatients que les gens voient et écoutent ce qu’on fait.»
Pour l’instant, le rêve de Mille Monarques ne s’est pas encore réalisé. Le plus difficile, selon le chanteur du groupe, sera de trouver une maison de disque prête à prendre le groupe sous ses ailes. «Tout bouge beaucoup depuis les FrancoFolies. On est très occupé à répéter et à se préparer pour nos spectacles.»
Le quatuor est déjà bien présent sur Internet. Sa page Myspace est visitée par de nombreux admirateurs qui submergent Mille Monarques de compliments et d’encouragements. Pour le moment, ce site permet aux membres de la formation de faire connaître leurs nouvelles chansons. Avec un peu de chance, cette tribune électronique leur permettra également de décrocher leur premier contrat de disque.

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