Quatre membres du Parti communiste révolutionnaire interpellé(e)s par l’UQAM

Quatre étudiant(e)s membres du Parti communiste révolutionnaire (PCR) sont accusé(e)s d’avoir sollicité la communauté uqamienne sans avoir obtenu l’autorisation de l’UQAM. En attente du sort réservé à ses membres depuis le 9 octobre, le PCR dénonce une « atteinte » aux droits d’association et de liberté d’expression sur le campus.

Samuel Bourque Blanchette, Vanessa Cormier, Philippe-Aubert Couillard Gerbeau et Olivier Turbide, militant(e)s du PCR et étudiant(e)s de l’UQAM, ont reçu un avertissement et un avis d’infraction de la part de l’Université remis respectivement le 2 juillet, puis le 9 octobre. Les gestes reprochés sont essentiellement les mêmes pour les quatre membres, affirme Samuel Bourque Blanchette, étudiant au Baccalauréat en histoire.

Le Montréal Campus a pu consulter l’avertissement et l’avis d’infraction remis à Samuel par l’Université. L’étudiant est accusé d’avoir affiché du matériel et sollicité les étudiant(e)s sans autorisation de l’UQAM, contrevenant ainsi aux articles 2.2.1 et 2.3 du Règlement no 10, selon cet avis. 

Sanctions possibles pour ces quatre étudiant(e)s :
  • Prononcer une réprimande 
  • Exiger le paiement de dommages matériels s’il y a lieu
  • Interdiction de fréquenter certains lieux du campus ou d’utiliser certains services universitaires
  • Suspension pour une durée maximale de neuf trimestres
  • Expulsion définitive de l’Université 

L’histoire jusque-là

L’UQAM identifie six journées différentes où Samuel a contrevenu à ce règlement. L’étudiant a aussi refusé de fournir son identité à un employé du Service de la prévention et de la sécurité. « Nous vous avisons que votre dossier pourrait faire l’objet de mesures plus sévères, notamment être soumis au Comité de discipline de l’UQAM et [être] traité conformément aux dispositions prévues par le Règlement no 2 de régie interne », stipule le document.

Début septembre, Samuel avait installé un kiosque avec d’autres militant(e)s communistes révolutionnaires et sollicité à nouveau la population étudiante avec le journal du PCR sans autorisation, peut-on lire dans l’avis disciplinaire du 9 octobre. 

L’UQAM a décliné les demandes d’entrevue du Montréal Campus, puisque les dossiers des étudiant(e)s concerné(e)s sont en attente d’évaluation par le comité de discipline de l’Université.

Remise en question des autorisations

Le PCR a tenté à plusieurs reprises d’obtenir les autorisations nécessaires de la part des Services à la vie étudiante pour distribuer ses tracts et louer des locaux à l’Université, assure Samuel. En vain. « On a essayé d’organiser premièrement un club officiel à l’UQAM pour jouir de tous les droits que les autres groupes ont. Ça a été refusé systématiquement », dit-il.

L’organisation politique estime qu’il ne devrait pas demander l’autorisation à l’UQAM pour solliciter la population étudiante. « Le principe même d’avoir des autorisations pour distribuer des tracts et [emprunter] des locaux, ça va à l’encontre de la liberté d’expression et d’association sur le campus », considère Samuel. 

La situation en cours est ni plus ni moins qu’un « enjeu de vie ou de mort pour le mouvement étudiant », déplore-t-il. L’étudiant estime que l’UQAM tente de faire du PCR un « exemple ». 

« S’ils peuvent nous empêcher de distribuer des tracts et de nous adresser aux étudiantes et étudiants, ils vont pouvoir utiliser cet exemple-là pour réprimer les prochaines mobilisations sur le campus », craint Samuel. 

Toujours en attente

Une rencontre avec le Comité de discipline était prévue le 24 octobre. Dans la foulée de la mobilisation entamée sur les réseaux sociaux, les quatre étudiant(e)s du PCR ont plutôt été invité(e)s à une rencontre de négociation avec l’administration le 20 octobre.

« Durant [cette rencontre], les Services à la réussite et à la vie étudiante et la vice-rectrice à la Vie académique ont fait d’importantes concessions », affirmait le PCR le 21 octobre. 

Toutefois, le PCR attendait « une version écrite des propositions de l’administration », mais l’Université l’aurait informé qu’elle avait « plutôt choisi de maintenir la convocation au comité de discipline » à une date ultérieure, avance l’organisation dans une publication du 23 octobre sur son compte Instagram. Le sort des quatre étudiant(e)s demeure incertain, ce que les militant(e)s dénoncent.

La mobilisation du PCR sur les réseaux sociaux continue et une pétition a amassé plus de 340 signatures, selon l’organisation.

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