Lutte contre le gaspillage alimentaire, crise économique, guerre tarifaire : toutes les raisons sont bonnes pour économiser un peu d’argent à l’épicerie. Les applications, telles que FoodHero, Sauvegarde, ou encore Too Good To Go, offrent des rabais pour les consommateurs et les consommatrices qui acceptent d’acheter des aliments qui seraient autrement jetés.
FoodHero, par exemple, montre sur son application mobile, certains aliments qui se rapprochent de la date de péremption et qui seraient jetés à la poubelle. Souvent, les prix sont moins élevés sur ces plateformes plateformes, avec des 30 % ou même des des 60 % de rabais sur les aliments. Certaines épiceries populaires, comme IGA, Metro, Maxi ou encore Rachelle-Béry, offrent ce service et conservent les denrées pour les personnes qui veulent les acheter.
Ainsi, un filet de porc chez Metro se vend environ 15 $, tandis que, sur l’application, le même filet de porc du même commerce tourne autour de 11 $. « Ce sont les rabais que les épiceries sont prêtes à nous donner, révèle le vice-président exécutif de FoodHero, Renaud Leblanc. Les rabais varient entre 25 et 60 % […] c’est quelque chose que nos compétiteurs ne font pas. »
Lutte contre le gaspillage alimentaire
Selon les données de Recyc-Québec, « on évalue à 1,2 million de tonnes la quantité d’aliments comestibles perdus ou gaspillés [par année au Canada]], soit d’aliments qui auraient dû être mangés[…] . […] Cela représente 3,6 millions de tonnes d’émissions de gaz à effet de serre (GES), soit l’équivalent de 4 % des émissions totales de la province ». Ces chiffres correspondent à plus que toutes les émissions de GES des secteurs les plus polluants, dont le domaine aérien, maritime et ferroviaire, de la province.
Ces applications prennent les aliments qui sont près de la date de péremption et les mettent en vente sur leur plateforme. Ces produits sont toujours bons à la consommation, mais, en temps normal, ne seraient pas gardés sur les tablettes des épiceries et seraient jetés.
Le processus de conservation de FoodHero est très méthodique : on congèle les aliments la veille de leur expiration et on peut les conserver pendant plusieurs mois. Selon Renaud Leblanc, l’application aide énormément la lutte contre le gaspillage alimentaire : « [Dans] nos épiceries qui opèrent le mieux FoodHero, si je peux dire, il n’y a plus de gaspillage. »
La meilleure solution?
Cloé Dex, une jeune infirmière, révèle que l’application Too good to go n’est pas toujours disponible dans les petites villes. Par exemple, dans la ville de Saint-Jean-sur-Richelieu, en Montérégie, où Cloé habite, seule la franchise Tim Hortons est disponible. Certes, sa boîte de beigne lui coûte 5 $ au lieu d’une dizaine de dollars, mais ce n’est pas son alimentation primaire.
Ces applications ne seraient pas la meilleure solution pour certain(e)s usagers et usagères. En effet, comme le révèle Vivianne Moreau, une auteure québécoise aux aguets des rabais, « FoodHero prélève une commission sur les ventes réalisées, ce qui diminue substantiellement le rabais accordé par le marchand. Si j’achète directement en succursale, j’évite cette commission ».
Mme Moreau met aussi en lumière le fait que les personnes ayant des restrictions alimentaires ne peuvent pas réellement se fier à ces options : « les ingrédients ne sont pas listés sur l’application, ce qui rend la recherche difficile pour les personnes comme nous qui surveillent les allergènes. » Malgré la bonne volonté des consommateurs et consommatrices, il reste que certains problèmes, comme celui que soulève Mme Moreau, pèsent dans la balance lorsqu’il est question de faire le bon choix.
Il existe d’autres solutions pour contrer le gaspillage alimentaire. En effet, à Saint-Jean-sur-Richelieu, il y a la boutique Les Escomptes St-Jean, qui utilise la même méthode que les applications anti-gaspillage. Ce dernier dispose d’un lieu de vente physique dans lequel on peut voir les produits, mais aussi où il n’y a pas de cote de commission sur les ventes. Vu le succès de cette initiative, plusieurs autres succursales ont ouvert leurs portes : une nouvelle succursale d’Escomptes St-Jean à Montréal, et une autre branche nommée G-conomise à Sherbrooke et à Windsor.
« Le gaspillage alimentaire, c’est bien trop facile, révèle Cloé Dex. Donc de pouvoir aider à ce qu’il y ait moins de choses qui soient gaspillées, je me dis que je ne suis pas la seule à penser ça ».
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